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Asie

Le kiwi du Sud-Ouest à l'assaut de la Chine

Le kiwi français effectue une percée remarquée à l'exportation vers son pays d'origine grâce à ses qualités gustatives et à l'ouverture d'un marché chinois prêt à en payer le prix. /Photo d'archives/REUTERS/Tony Gentile

Le kiwi français effectue une percée remarquée à l'exportation vers son pays d'origine grâce à ses qualités gustatives et à l'ouverture d'un marché chinois prêt à en payer le prix. /Photo d'archives/REUTERS/Tony Gentile - -

par Claude Canellas LABATUT, Landes (Reuters) - Le kiwi français effectue une percée remarquée à l'exportation vers son pays d'origine grâce à ses...

par Claude Canellas

LABATUT, Landes (Reuters) - Le kiwi français effectue une percée remarquée à l'exportation vers son pays d'origine grâce à ses qualités gustatives et à l'ouverture d'un marché chinois prêt à en payer le prix.

La culture de ce fruit en France a débuté il y a plus de 40 ans sur les bords de l'Adour, dans le sud de l'Aquitaine, et ce sont encore les producteurs du Sud-Ouest qui s'attaquent depuis deux ans au marché du premier producteur au monde.

Les numéros un et deux français, la coopérative Kiwifruits de France et la société Sikig, réalisent déjà plus de la moitié de leur chiffre d'affaires à l'export.

Mais quand la Chine s'est ouverte aux kiwis français il y a deux ans, Kiwifruits, déjà très implantée en Asie, a saisi l'occasion d'enfin pénétrer le marché le plus prometteur.

"On va fêter en 2012 vingt ans de présence en Asie, en commençant par Taïwan puis Hong Kong et Singapour ensuite. Aujourd'hui, on est sur une base de 25.000 tonnes de kiwis vendus en Asie l'an passé et nous représentons aujourd'hui 75% des volumes de kiwis français vendus en Chine et à Hong Kong", indique François Lafitte, son président.

Le dirigeant du groupe installé à Labatut, dans les Landes, qui travaille avec 350 producteurs situés dans les départements producteurs du Sud-Ouest, estime que l'activité de son entreprise est "tirée vers le haut grâce à la Chine".

"On est sur une offre d'un produit de qualité, avec une excellente traçabilité qui plaît aux Chinois. On s'est positionné sur une distribution moderne en grandes surfaces et sur une image haut de gamme et qualité française", dit-il.

LABEL ROUGE

Son principal concurrent, la société Sikig à Saint-Etienne d'Orthe dans les Landes et ses 170 producteurs, lui a rapidement emboîté le pas. Pour une entreprise qui exporte 60% de ses volumes, le marché chinois est le seul Eldorado pour le kiwi.

"Le marché en Chine s'est ouvert depuis deux ans. L'an passé, pour nous il s'agissait de tester avec quelques conteneurs expédiés. Cette année, nous envisageons d'atteindre de 10 à 20% de notre production, soit 1.000 à 2.000 tonnes", précise Pascale Bégoulle, directrice commerciale de Sikig.

Pour elle, l'ouverture de la Chine est une aubaine car "le marché européen est devenu difficile, marqué par la recherche du prix avant tout, alors que les Chinois cherchent la qualité, le volume et assurent un prix".

C'est Henri Pedelucq, le père de l'actuel président de Sikig, qui introduisit dans les années 1960 sur les bords de l'Adour le kiwi vert venu de Nouvelle-Zélande.

Suivi par d'autres arboriculteurs, il est à l'origine d'une véritable filière du "Kiwi de l'Adour", le seul à bénéficier d'un Label Rouge et, depuis dix ans, d'une Indication géographique protégée (IGP).

Fruit d'une liane, découvert en Chine il y a 3.000 ans, le kiwi a été importé au XIXe siècle en Nouvelle-Zélande où il prit son essor, adoptant le nom de l'oiseau servant d'emblème au pays.

Plus de 75.000 tonnes de kiwis auront été produites cette année en France, cinquième producteur mondial, dont 25.000 en Adour. Le climat exceptionnel en 2011 a permis d'élaborer un kiwi particulièrement sucré, gage d'une rare qualité.

Edité par Yves Clarisse