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La France inquiète pour les opérateurs de Fukushima

Responsables japonais en tenue anti-contamination non loin de la centrale de Fukushima. La France a manifesté mercredi son inquiétude pour les soldats, pompiers et employés sur lesquels repose le dernier espoir d'empêcher une catastrophe nucléaire au Japo

Responsables japonais en tenue anti-contamination non loin de la centrale de Fukushima. La France a manifesté mercredi son inquiétude pour les soldats, pompiers et employés sur lesquels repose le dernier espoir d'empêcher une catastrophe nucléaire au Japo - -

PARIS (Reuters) - La France s'inquiète de l'état de santé des soldats, pompiers ou employés japonais sur lesquels repose le dernier espoir...

PARIS (Reuters) - La France s'inquiète de l'état de santé des soldats, pompiers ou employés japonais sur lesquels repose le dernier espoir d'empêcher une catastrophe à la centrale nucléaire de Fukushima depuis cinq jours.

La population habitant dans un rayon de 20 km autour du site ayant été évacuée, ils sont les derniers sur place, essayant de refroidir les réacteurs touchés par des explosions.

Selon de nombreux médias, ils ne seraient plus qu'une cinquantaine de techniciens autour de la centrale mais l'opérateur de la centrale de Fukushima-Daiichi, Tokyo Electric Power, parlait mercredi matin de 180 employés.

Leurs tentatives semblent de plus en plus désespérées: après avoir échoué à larguer de l'eau sur le réacteur par hélicoptère, ils en sont réduits à utiliser des canons à eaux, généralement employés lors d'émeutes ou de manifestations.

Pour la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, les conséquences d'un éventuel arrêt des tentatives de refroidir les réacteurs pourraient être dramatiques.

"Peut-être qu'ils ne pourront pas continuer très longtemps, ce qui pourrait entraîner des problèmes sur d'autres réacteurs", a-t-elle estimé sur i>Télé et Radio Classique.

Le réseau "Sortir du nucléaire", qui regroupe plusieurs centaines d'organisations anti-nucléaires en France, estime que leur travail s'apparente à des "missions suicides".

RISQUES "FOUS"

Depuis lundi, les autorités nucléaires françaises pointent les risques "fous" que les travailleurs japonais encourent.

"Les niveaux de radioactivité sur le site atteignent désormais des niveaux importants qui mettent en danger les intervenants sur le site", a déclaré mercredi Olivier Gupta, directeur général adjoint de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) lors d'un point de presse à Paris.

Mercredi, le personnel de la centrale a été temporairement évacué à la suite d'une forte hausse de la radioactivité.

L'ordre d'évacuation a été levé au bout d'une heure, vers 02h30 GMT, heure à laquelle 180 employés se trouvaient de nouveau sur le site, à 240 km au nord de Tokyo.

Pour la Commission indépendante de radioprotection française (Criirad), les "quelque 50 travailleurs encore présents sur le site sont exposés à des doses potentiellement mortelles".

Lors de l'accident de Tchernobyl en 1986, le seul pour l'instant à avoir atteint le niveau 7, le plus haut sur l'échelle internationale, la plupart des "liquidateurs" étaient équipés avec du matériel de protection de fortune.

Ne connaissant pas les risques, certains avaient enchaîné des journées entières à survoler le réacteur en feu ou à construire le sarcophage autour de la centrale.

Depuis le début de l'accident de Fukushima, que l'ASN a classé au niveau 6 sur l'échelle Ines, Tepco a très peu communiqué sur les opérateurs travaillant contre la montre dans la centrale. On ignore par exemple combien de temps ils passent dans les bâtiments ou leur équipement exact.

Selon Julien Collet, directeur des situations d'urgence à l'ASN, "l'exploitant fait sans doute tourner les équipes au coeur de la centrale et leur ordonne d'agir le plus vite possible à chaque intervention".

Laure Bretton et Mathilde Cru, édité par Yves Clarisse

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