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Asie

La droite presse Hollande d'aller à Moscou pour agir sur la Syrie

A Homs, samedi. Plusieurs ténors de l'opposition de droite appellent François Hollande à interrompre ses vacances pour se rendre à Moscou et engager un dialogue avec la Russie pour tenter de débloquer la diplomatie internationale sur le dossier syrien. /P

A Homs, samedi. Plusieurs ténors de l'opposition de droite appellent François Hollande à interrompre ses vacances pour se rendre à Moscou et engager un dialogue avec la Russie pour tenter de débloquer la diplomatie internationale sur le dossier syrien. /P - -

PARIS (Reuters) - Plusieurs ténors de l'opposition de droite appellent François Hollande à interrompre ses vacances pour se rendre à Moscou et...

PARIS (Reuters) - Plusieurs ténors de l'opposition de droite appellent François Hollande à interrompre ses vacances pour se rendre à Moscou et engager un dialogue avec la Russie pour tenter de débloquer la diplomatie internationale sur le dossier syrien.

La Russie, tout comme la Chine, a jusqu'ici opposé son veto au Conseil de sécurité de l'Onu contre toute proposition de résolution condamnant le régime de Bachar al Assad.

L'UMP et l'ancien président Nicolas Sarkozy ont fortement critiqué ces derniers jours l'attentisme présumé de François Hollande sur le dossier syrien. La France recherche "obstinément" les moyens d'une transition politique en Syrie, a répliqué samedi le président français.

"Plutôt que de s'invectiver lamentablement quand des hommes et des femmes meurent sous les bombes et les tortures, il vaudrait mieux chercher à débloquer le véritable verrou de ce conflit: la position de Moscou!", estime François Fillon dans une tribune dans l'édition de lundi du Figaro.

"Si j'étais François Hollande, je prendrais l'avion maintenant pour Moscou, si possible avec (la chancelière allemande) Angela Merkel, et je chercherais à offrir à la Russie de véritables garanties sur sa sécurité et sur une relation de confiance avec l'Otan", ajoute l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, qui dit être opposé à une intervention militaire, qui constituerait d'après lui une "très grave erreur stratégique".

Que François Hollande "prenne des risques, qu'il abandonne ses postures bourgeoises et atlantistes version guerre froide. Qu'il parle avec la Russie", conclut-il, estimant que la France fait à ce jour "le service minimum" sur le dossier syrien.

Un constat partagé par l'ancien ministre de l'Intérieur UMP Brice Hortefeux.

CONVAINCRE POUTINE

"Où est passée la France? Jamais le président n'a interrompu ses vacances pour se rendre à Moscou, essayer de convaincre le président Poutine", s'étonne-t-il dimanche dans un entretien à Nice Matin.

Dominique de Villepin, qui fut Premier ministre de Jacques Chirac, et se battit en 2003 pour empêcher l'intervention militaire en Irak, exhorte également Paris à ne pas "laisser en paix" les diplomaties russe et chinoise, suggérant pour sa part l'envoi d'un émissaire à Moscou.

L'ancien Premier ministre juge que la France est "un peu trop sur le reculoir" et doit garder l'option militaire ouverte pour "donner des dents" à sa diplomatie. Il prône, entre autres mesures, la création de couloirs aériens protégés en Syrie et un déploiement aéronaval au large du pays.

François Hollande, qui s'est brièvement rendu en Isère samedi pour rendre hommage à un sous-officier français mort en Afghanistan, est actuellement en vacances au Fort de Brégançon (Var) avec sa compagne Valérie Trierweiler.

Paris a envoyé une mission médico-chirurgicale à la frontière jordano-syrienne pour porter secours aux réfugiés syriens et aux blessés, et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius se rendra du 15 au 17 août en Jordanie, au Liban et en Turquie pour évoquer la situation syrienne.

La France a également convoqué pour le 30 août une réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'Onu, dont elle a pris la présidence tournante le 1er août.

Le conflit syrien a fait 18.000 morts en près de 17 mois, selon les organisations proches de l'opposition.

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