La Corée du Nord détruit le bureau de liaison avec la Corée du Sud

Après plusieurs jours de menaces et d'attaques, certains experts estiment que Pyongyang cherche à provoquer Séoul au moment où les négociations sur le nucléaire avec Washington sont à l'arrêt.

La Corée du Nord a détruit mardi le bureau de liaison avec le Sud à Kaesong, une ville située près de la frontière, a annoncé le ministère de l'Unification à Séoul, plusieurs jours après des propos virulents de la part de Pyongyang.

"La Corée du Nord a fait exploser le bureau de liaison de Kaesong à 14h49" heure locale, a annoncé le porte-parole du ministère en charge des relations entre les deux Corées dans un communiqué d'une ligne envoyé à la presse.

Cette annonce est intervenue quelques minutes après que l'agence de presse sud-coréenne Yonhap a fait état d'une explosion entendue et d'une fumée s'élevant d'un complexe industriel conjoint qui abrite ce bureau de liaison transfrontalier.

Multiples attaques de Pyongyang depuis début juin

Depuis le début du mois, Pyongyang a multiplié les attaques au vitriol contre son voisin, notamment contre les transfuges nord-coréens qui, depuis le Sud, envoient au Nord des tracts de propagande par-delà la Zone démilitarisée.

Ces tracts sont souvent accrochés à des ballons qui s'envolent jusqu'au territoire nord-coréen, ou insérés dans des bouteilles lancées dans le fleuve frontalier. Ils contiennent généralement des critiques du bilan de Kim Jong Un en matière de droits de l'Homme, ou de ses ambitions nucléaires.

Cette destruction survient après des menaces proférées ce week-end par Kim Yo Jong, la sœur du leader nord-coréen Kim Jong Un. 

"Dans peu de temps, l'inutile bureau de liaison entre le Nord et le Sud sera complètement détruit au cours d'une scène tragique", avait-elle mis en garde. 

Et la semaine dernière, le régime nord-coréen a annoncé la fermeture de ses canaux de communication politique et militaire avec l'"ennemi" sud-coréen.

Le Kremlin, inquiet, appelle à la "retenue"

Le Kremlin a exprimé mardi sa préoccupation et appelé Corée du Nord et du Sud à la "retenue".

"Pour l'heure, il n'y a aucun projet concret de contacts au sommet" a-t-il expliqué. Cela signifie que la Russie n'est pas actuellement engagée dans une médiation. 

R.B., avec AFP