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Asie

Kazakhstan: une militante LGBT condamnée à une amende pour une campagne sur les règles

Une poignée de tampons en coton.  (Photo d'illustration) - Loic Venance - AFP

Une poignée de tampons en coton. (Photo d'illustration) - Loic Venance - AFP - -

La jeune femme participait à une séance photo dans le centre-ville de la capitale kazakhe qui visait à briser le tabou autour des règles.

Une militante LGBT a été condamnée ce lundi à une amende au Kazakhstan pour "hooliganisme", après avoir participé à une campagne visant à briser le tabou que constituent les règles dans cette ex-république soviétique d'Asie centrale.

Un tribunal d'Almaty, la capitale économique du Kazakhstan, a condamné Janar Sekerbaïeva, militante et co-fondatrice du groupe féministe Feminita, à une amende de 35 dollars, soit environ 30 euros, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le 9 août, Janar Sekerbaïeva a participé à une séance photo en plein centre d'Almaty, visant à déstigmatiser les règles chez les femmes.

"Puisque ce sujet a été et reste toujours honteux dans la société kazakhe: on n'en parle pas et on préfère éviter toute discussion là-dessus", a expliqué alors le groupe Feminita sur son site.

"Hooliganisme" à petite échelle

Une semaine après, la militante a été emmenée vers un poste de police pour être inculpée pour "hooliganisme" à petite échelle, un délit passible de peines allant jusqu'à 10 jours de détention.

"Il est regrettable que des militants de la communauté LGBT soient jugés pour leur position civile", a déclaré Janar Sekerbaïeva. "Nous n'avons agressé personne. Au contraire, pendant notre action, nous avons été l'objet de moqueries des passants", a-t-elle souligné, en annonçant son intention de faire appel de la décision du tribunal.

Au lendemain de l'inculpation de Janar Sekerbaïeva, l'ONG Amnesty International a dénoncé les poursuites à l'encontre de la militante en appelant à y "mettre fin immédiatement".

"Au lieu de chercher des solutions pour briser le stigmate néfaste qui entoure la menstruation au Kazakhstan, les autorités ont choisi de mettre fin à la discussion que Janar Sekerbaïeva avait lancée de manière si courageuse", avait alors déclaré Heather McGill, d'Amnesty International.

J.B avec AFP