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La détresse de la famille de Tiphaine Véron, disparue au Japon: "Elle s'est complètement volatilisée"

Un avis de recherche pour Tiphaine Véron, placardé à Nikko, et photographié le 23 août.

Un avis de recherche pour Tiphaine Véron, placardé à Nikko, et photographié le 23 août. - Kazuhiro Nogi - AFP

Malgré des recherches toujours en cours, aucun indice n'a été découvert au sujet de la Française Tiphaine Véron, disparue fin juillet dans le nord-est du Japon. Ses proches ne comprennent pas comment elle a pu se volatiliser de la sorte et envisagent désormais la piste criminelle.

Près d'un mois après sa disparition, Tiphaine Véron reste introuvable. Cette Française de 36 ans a mystérieusement disparu le 29 juillet dernier, alors qu'elle se trouvait dans la ville de Nikko, dans le nord-est du Japon, une localité très touristique célèbre pour ses temples et sanctuaires. Ce matin-là, la jeune femme a quitté son hôtel, salué le gérant puis n'est jamais revenue.

"La piste accidentelle n'est plus la piste numéro 1"

Malgré les recherches qui se poursuivent, aucun indice permettant de retrouver la trace de Tiphaine n'a encore été mis au jour. Les rues de la ville ont pourtant été quadrillées: partout sur les murs, dans les commerces, sur les vitrines des restaurants, est placardé un avis de recherche en japonais et en anglais. 

Damien et Sibylle, son frère et sa sœur, se sont rapidement rendus sur place avec leur mère pendant plusieurs jours, pour tenter de la retrouver de leur côté. En vain.

"On est arrivés le 4 août. La police nous a accueillis directement. On a eu un entretien d'environ quatre heures avec eux, où on nous a expliqué les différentes pistes, notamment celle de l'accident, qu'ils privilégiaient dans un premier temps, comme la chute dans la rivière", explique Damien Véron, le frère de Tiphaine, joint au téléphone par BFMTV ce vendredi. "Or, pendant les semaines qui ont suivi, ils n'ont rien retrouvé. La piste accidentelle n'est plus la piste numéro 1", poursuit-il.

"On a été partout"

Les recherches dans la montagne et dans la rivière à proximité n'ont absolument rien donné, de même que les divers témoignages recueillis par la police.

Lorsqu'ils se trouvaient sur place, Damien et Sybille ont passé en revue tous les lieux où aurait pu se rendre leur soeur. "Comme elle était très organisée, elle avait listé tous les lieux qu'elle aurait aimé faire. Notamment les musées, où il y a des caméras partout. Les policiers ont visionné les vidéos, mais ne l'ont pas vue. En pratiquement plus de deux semaines, on a vraiment été partout", martèle Damien.

"Cependant, il y a une possibilité de visite dans la zone située derrière son hôtel. Et là, il n'y a pas de caméras", fait-il valoir. "Soit elle est partie se promener dans la montagne ou alors elle aurait été attrapée à la sortie de son hôtel. C'est pas possible, elle s'est complètement volatilisée".

La police japonaise a le monopole de l'enquête

Damien et Sibylle sont finalement rentrés en France, sans aucune piste. "Je vais essayer de m'organiser pour revenir rapidement, pour retourner voir la police. Il faut leur montrer qu'on est là et qu'il faut continuer les recherches", explique Damien.

"Le commissariat japonais a vraiment le pouvoir absolu sur l'enquête. S'ils ne veulent pas se faire aider par la police française, ou par d'autres entités au Japon, il n'y a pas d'obligation", détaille le jeune homme.

"Une société américaine accepterait peut-être de nous aider à faire des recherches en rivière à l'aide d'un sonar. Ca permet de détecter des corps dans l'eau. Si la police l'accepte ça serait super", ajoute-t-il. 

Les deux pistes toujours envisagées

Ce vendredi, une source policière à Nikko a affirmé à l'AFP que l'enquête se poursuivrait jusqu'à ce que soit retrouvée Tiphaine Véron. "Nous ne pouvons évidemment pas dire tout ce que nous entreprenons mais, même si ce n'est pas visible comme des battues avec des dizaines de personnes ou des recherches avec un hélicoptère, tout ce que nous pouvons faire, nous le faisons et nous continuerons", a assuré cet interlocuteur.

"Il se peut que cela prenne beaucoup de temps, compte tenu du peu d'éléments disponibles", a-t-il néanmoins reconnu.

Selon lui, les enquêteurs ne disposent pas à ce jour d'informations nouvelles dont ils pourraient faire état publiquement, "mais continuent à investiguer sur les deux pistes, accidentelle et criminelle".

A.S. avec Marion Laouamen