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Japon

Japon: nouveau départ pour le Premier ministre, conforté par une solide majorité

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le 23 octobre 2017

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le 23 octobre 2017 - Behrouz MEHRI / AFP

La priorité pour Shinzo Abe après son élection aux législatives: travailler avec les États-Unis, la Chine et la Russie concernant la Corée du Nord. Aucune date de prévue pour la révision de la Constitution.

Le Premier ministre conservateur japonais Shinzo Abe, grand vainqueur des législatives de dimanche, s'est engagé lundi à travailler avec les États-Unis, la Chine et la Russie pour opposer aux menaces nord-coréennes "une diplomatie forte et déterminée".

La coalition formée par le Parti libéral-démocrate (PLD, droite) de Shinzo Abe et le parti Komeito (centre droit) devrait obtenir 313 des 465 sièges, soit une majorité des deux tiers, selon des estimations quasi définitives.

Fermeté vis-à-vis de la Corée du Nord

Cette majorité ainsi maintenue dans les deux chambres, Shinzo Abe pourrait faire avancer son projet de réviser la Constitution pacifiste, dictée en 1947 par les États-Unis après la reddition du Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale et dont l'article 9 consacre la renonciation "à jamais" à la guerre.

Grâce à sa victoire, Shinzo Abe se trouve encore davantage légitimé dans sa fermeté vis-à-vis de la Corée du Nord, qui a déjà tiré deux missiles au-dessus de l'archipel nippon. Il est favorable à la position de l'allié américain consistant à maintenir "toutes les options", y compris l'option militaire, sur la table.

"Nous allons résoudre les questions des missiles, du programme nucléaire nord-coréen, ainsi que des enlèvements avec une diplomatie forte et déterminée", a-t-il déclaré à la presse dans une allusion aux enlèvements de Japonais par Pyongyang dans les années 1970 et 1980. 

La presse parle de Shinzo Abe ce matin

"Les électeurs ont estimé que les partis d'opposition n'étaient pas capables de diriger un gouvernement. Ils ont choisi Abe qui au moins est mieux, même s'ils avaient des inquiétudes sur la coalition au pouvoir", a commenté le quotidien économique Nikkei.

Le quotidien de gauche Asahi lançait: "La marque "Abe" n'est plus aussi forte qu'auparavant. Il y a des signes montrant que les électeurs cherchent à changer la situation, tandis qu'Abe est la seule option décente". 

Selon un sondage réalisé par l'agence de presse Kyodo à la sortie des bureaux de vote dimanche, 51% des électeurs disent ne pas faire confiance à leur Premier ministre, et 44% au contraire lui accordaient leur confiance. 

La révision de la Constitution pas pressée

Semblant conscient de cette situation, Shinzo Abe a montré dimanche soir un visage de modestie et de prudence, disant relever le défi de la victoire "avec humilité". Quant à réviser la Constitution, vœu cher aux nationalistes japonais qui soutiennent Shinzo Abe, il ne s'est pas montré pressé.

"Je ne prévois pas de proposer (l'amendement) avec la seule coalition au pouvoir. Nous essayerons d'avoir le soutien du plus grand nombre possible", a-t-il dit.

"Abe aimerait voir un amendement de la Constitution et nous savons qu'il est idéologiquement à droite, mais aussi pragmatique, et il me semble que ce pragmatisme le dissuadera de forcer trop sur cette question", estime Gerald Curtis, professeur de sciences politiques à l'Université Columbia de New York.

S.Z avec AFP