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Japon: la police enquête sur une éventuelle négligence humaine après la collision à l'aéroport de Tokyo

Après la collision entre un avion de ligne et un petit appareil des garde-côtes japonais qui a fait cinq morts ce mercredi 3 janvier, la police enquête sur une éventuelle négligence.

À qui incombe la responsabilité de l'accident? La police japonaise enquête pour déterminer si la collision entre un avion de la Japan Airlines et un petit appareil des garde-côtes japonais qui a fait cinq morts mardi 2 janvier à Tokyo est due à une négligence, ont rapporté mercredi plusieurs médias.

Les 379 passagers et membres d'équipage d'un avion de la Japan Airlines qui a pris feu mardi sur le tarmac de l'aéroport de Tokyo-Haneda ont été évacués sains et saufs, après une collision sur le tarmac avec un petit appareil des garde-côtes japonais dont cinq des six occupants ont trouvé la mort. Le pilote a réussi à évacuer, bien que gravement blessé.

Ordres contraires donnés par les contrôleurs aériens?

La collision s'est produite quelques semaines seulement après que l'industrie mondiale du transport aérien a reçu de nouvelles mises en garde concernant la sécurité des pistes.

Les garde-côtes s'apprêtaient à décoller pour fournir des biens de première nécessité aux sinistrés du séisme de lundi dans le département d'Ishikawa (centre du Japon), qui a fait au moins 62 morts selon un nouveau bilan provisoire mercredi matin.

Japan Airlines a déclaré mardi dans un communiqué que l'Airbus avait apparemment reçu et répété l'autorisation d'atterrir avant son approche. Des enregistrements du contrôle aérien disponibles sur le site internet LiveATC.net et que l'AFP a pu consultés montrent que l'avion de la Japan Airlines a été autorisé à atterrir à 17h45 heure locale, quelques minutes avant que la collision ne se produise, selon les autorités.

"Japan 516, continuez votre approche", a déclaré mardi un contrôleur aérien à 17H43 locales (08H43 GMT), soit quatre minutes avant la collision.

Un contrôleur aérien aurait à l'inverse demandé à l'avion des garde-côtes d'attendre à l'écart de la piste, selon la chaîne de télévision nationale NHK citant une source au sein du ministère nippon des Transports. Mais d'après un responsable des garde-côtes également mentionné par la NHK, le commandant de l'appareil aurait déclaré juste après l'accident qu'il avait obtenu la permission de décoller.

Causes exactes inconnues à ce stade

Les autorités japonaises ont indiqué que les causes de l'accident n'étaient pas encore connues. Deux enquêtes distinctes sont en cours, une menée par la police japonaise,
l'autre par le Bureau japonais de sécurité des transports (JTSB). Japan Airlines, les garde-côtes et le ministère nippon des Transports refusent pour l'heure de faire davantage de commentaires officiels sur l'affaire, invoquant l'enquête en cours.

Selon l'agence de presse japonaise Kyodo, les enregistreurs de vol de l'avion des garde-côtes ont déjà été récupérés par le JTSB. Une équipe d'experts du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français pour l'aviation civile doit arriver mercredi au Japon pour participer à l'enquête sur cet accident, étant donné que l'avion de JAL était un Airbus A350-900, produit à Toulouse (sud-ouest de la France).

Airbus a aussi annoncé de son côté qu'il allait envoyer une équipe de spécialistes pour apporter une "assistance technique" au Bureau japonais de la sécurité des Transports (JTSB), chargé de l'enquête.

Le trafic aérien toujours perturbé

Le trafic de l'aéroport est resté perturbé mercredi matin, surtout pour les vols intérieurs, dont environ 70 départs ont été annulés en première partie de journée, d'après son site.

Japan Airlines a par ailleurs annoncé sur son compte X (anciennement Twitter) que "compte tenu de l'impact de cet accident, les billets d'avion des clients ayant réservé des vols du groupe JAL avant le 31 mars pourraient être remboursés sans frais".

Les accidents impliquant des avions de ligne sont extrêmement rares au Japon. Le plus grave d'entre eux s'est produit en 1985, quand un avion de la Japan Airlines s'est écrasé entre Tokyo et Osaka, faisant 520 morts.

Glenn Gillet