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Japon: la police accusée de profilage racial

Un véhicule de police japonais - Image d'illustration

Un véhicule de police japonais - Image d'illustration - Flickr

Trois hommes - l'un né au Pakistan, l'autre d'origine afro-américaine et le troisième venant des îles du Pacifique - ont été fréquemment contrôlés par la police en raison de "leur ethnicité ou apparence", selon leurs avocats.

Trois résidents au Japon, nés à l'étranger, vont porter plainte lundi prochain à Tokyo contre le gouvernement pour réclamer des dommages-intérêts en raison du profilage racial par la police nippone dont ils se disent victimes, ont annoncé ce mercredi 24 janvier leurs avocats.

"Ce sera le premier procès centré sur le profilage racial pratiqué par la police" japonaise, même si d'autres procès à propos d'interrogatoires excessifs ont déjà eu lieu, a précisé à l'AFP l'un des conseils des plaignants, Moe Miyashita.

Une pratique "inconstitutionnelle et illégale"

L'homme né au Pakistan il y a une vingtaine d'années est arrivé au Japon à l'âge de huit ans et a obtenu la citoyenneté japonaise à 13 ans. En tout, il a été interrogé environ 15 fois par la police au Japon, y compris devant son domicile à deux reprises l'an dernier, selon ses avocats.

Le plaignant originaire du Pacifique, âgé d'une cinquantaine d'années, est marié à une Japonaise depuis 2002 et a acquis le statut de résident permanent du pays. Il a été interrogé une centaine de fois par la police japonaise, dont deux fois en un jour à quatre reprises, selon ses avocats, soutenant que cette pratique d'interrogatoires de police "discriminatoires sur le plan racial" est "inconstitutionnelle et illégale".

L'Agence nationale de la police n'était pas disponible dans l'immédiat pour réagir à ces accusations.

L'immigration augmente au Japon, mais ses résidents nés à l'étranger ne représentaient en 2022 que 2,3% de sa population totale, l'un des plus faibles taux parmi les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), selon un rapport de cette organisation publié ce mois-ci.

Par ailleurs, seulement 25% environ des étrangers vivant au Japon l'an dernier bénéficiaient d'un statut de résident permanent, reflétant les "conditions strictes" pour obtenir ce titre de séjour, selon le même rapport.

O.E. avec AFP