BFMTV
Japon

Iles Kouriles: la Russie et le Japon "déterminés" à faire la paix

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le Président russe Vladimir Poutine, le 29 avril 2013 à Moscou.

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le Président russe Vladimir Poutine, le 29 avril 2013 à Moscou. - -

La Russie et le Japon se sont dits déterminés lundi à surmonter leur conflit territorial sur les îles Kouriles du Sud réclamées par Tokyo depuis leur annexion à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, qui empêche depuis la signature d'un traité de paix.

La Seconde Guerre mondiale a pris fin il y a près de 70 ans, mais ces deux-là n’ont toujours pas signé de traité de paix. La raison? Les îles Kouriles du Sud, petit archipel d’îles volcaniques long de quelque 1.200 kilomètres, situé à l’extrême nord du Japon et à la pointe sud de la péninsule du Kamtchatka, en Russie. Depuis 1945 et la déroute de l’armée japonaise, les Iles Kouriles sont administrées par la Russie, mais le Japon continue de revendiquer certaines d’entre elles. Revendications qui empêchent la signature d’un accord de paix.

L'archipel des îles Kouriles, au nord du Japon et au sud de la Russie.
L'archipel des îles Kouriles, au nord du Japon et au sud de la Russie. © -

Une "situation anormale"

Une situation ubuesque en passe d’être débloquée: Moscou et Tokyo s’illustrent aujourd’hui par leur sagesse, le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre japonais Shinzo Abe estimant, dans un communiqué commun, adopté au Kremlin, que cette "situation est anormale".

Les deux dirigeants ont dès lors exprimé leur "détermination" à "surmonter leurs divergences" et à négocier, afin de régler leur différend territorial. Ils se sont mis d'accord pour ordonner à leurs ministres des Affaires étrangères respectifs "d'accélérer les recherches pour parvenir à une solution mutuellement acceptable".

"Nous n'avons pas été capables de résoudre ce problème au cours des 67-68 dernières années. Mais au moins, nous allons continuer à travailler sur ce problème complexe", a ajouté, lucide, Vladimir Poutine.

"Outrage impardonnable"

Les relations entre le Japon et la Russie s'étaient nettement refroidies après la visite en 2010 de Dmitri Medvedev, alors président de la Russie, dans cette région de l'archipel des Kouriles, la première d'un chef de l'Etat russe. Une visite qui avait provoqué l’ire du Premier ministre japonais, Naoto Kan, qualifiant ce déplacement "d'outrage impardonnable". En 2012, Dmitri Medvedev, devenu Premier ministre, s’était de nouveau rendu sur les îles. En décembre dernier, Shinzo Abe, fraîchement élu Premier ministre, et Vladimir Poutine ont convenu de relancer les négociations en vue de la signature d'un traité de paix.

Le Japon, qui peine à faire face à ses besoins énergétiques depuis la catastrophe de Fukushima, souhaite renforcer sa coopération avec la Russie dans ce domaine et augmenter ses importations. Les échanges commerciaux entre la Russie et le Japon se sont établis à 32 milliards de dollars en 2012, en hausse de 5,3% par rapport à 2011. Mais la Russie n'est que le 15e partenaire commercial du Japon. Le réchauffement de leurs relations diplomatiques pourrait ainsi changer la donne.

T.R. avec AFP