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Au Japon, Shinjiro Koizumi est le premier membre d'un gouvernement à prendre un congé paternité

Shinjiro Koizumi le ministre de l'environnement japonais.

Shinjiro Koizumi le ministre de l'environnement japonais. - Toshifumi KITAMURA / AFP

En 2018, seulement 6,16% des hommes travaillant pour des entreprises privées ont pris un congé paternité au Japon, contre 82% des femmes, selon des chiffres fournis par le gouvernement.

Shinjiro Koizumi, le ministre de l'Environnement japonais, est le premier membre d'un gouvernement nippon à prendre un congé paternité, rapportent plusieurs médias dont Le Monde ou le New York Times.

À 38 ans, celui qui est pressenti pour être le prochain Premier ministre a ainsi pris deux semaines de congé pour "ouvrir la voie" et "montrer qu'il est facile de prendre un congé paternité", a-t-il expliqué mercredi lors d'une réunion avec son équipe.

Ces deux semaines seront réparties sur trois mois, durant lesquels il travaillera de manière flexible, soit depuis chez lui soit en faisant des horaires amoindries. Il s'agit d'un geste très symbolique.

Le Japon est un pays où les pères qui prennent un congé paternité sont très rares, les hommes étant censés montrer une totale loyauté à leurs patrons, parfois au détriment de leur vie de famille. Si la décision de Shinjiro Koizumi a pour l'instant reçu des réactions mitigées de la population japonaise, son geste est néanmoins fort.

En 2018, 6,16% des hommes ont pris un congé

Selon la loi japonaise, les hommes et les femmes peuvent prendre jusqu'à une année de congé après avoir eu un enfant, selon CNN Business. Ils n'ont cependant pas la garantie d'avoir des indemnités de leurs employeurs mais sont éligibles à des prestations gouvernementales.

En 2018, seulement 6,16% des hommes travaillant pour des entreprises privées ont pris un congé paternité au Japon, contre 82% des femmes, selon des chiffres fournis par le gouvernement et dévoilés par CNN et le New York Times.

Selon Le Monde, les mères, de leur côté, sont contraintes d'abandonner leur carrière professionnelle pour se consacrer pleinement à leur famille après un congé maternité. Des entreprises japonaises ont mis en place des "calendriers de grossesse" imposés aux salariées, obligées de suivre un ordre pour tomber enceinte.

Clément Boutin