Indonésie: la police enroule un serpent autour d'un suspect pour le pousser aux aveux

La scène, qui s'est déroulée dans un poste de police de Papouasie, l'une des provinces les plus pauvres du pays, a été filmée et largement partagée sur les réseaux sociaux. Les autorités indonésiennes ont ouvert une enquête.

Les autorités indonésiennes ont ouvert une enquête, ce lundi, après qu'un responsable de la police a reconnu qu'un serpent avait été enroulé autour d'un suspect dans un poste de police de Papouasie, dans l'est du pays. Selon ce responsable, il s'agissait d'effrayer l'homme, soupçonné d'être un pickpocket, et de le pousser aux aveux. 

Une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux montre le suspect, assis par terre et menotté, encerclé par un serpent. Il hurle alors qu'un policier l'insulte: "Combien de fois as-tu volé des téléphones mobiles?", crie le second. "Juste deux fois", répond le premier. Le policier semble vouloir placer le serpent dans la bouche du suspect tandis que ses collègues rient.

Les images ne sont pas datées. 

"Un policier est actuellement interrogé par la division des affaires internes de la police de Papouasie", a confirmé, ce lundi, Ahmad Mustofa Kamal, un porte-parole de la police, sans donner son identité.

"Nous travaillerons de façon plus professionnelle à l'avenir"

Tonny Ananda Swadaya, le chef de la police du district où s'est produit l'incident, a présenté des excuses dans un communiqué. Il a précisé que le suspect n'avait pas été mis en danger.

"Le serpent était apprivoisé et n'était pas venimeux ou dangereux". Les policiers ont eu cette idée "pour obtenir des aveux aussi rapidement que possible". "Nous travaillerons de façon plus professionnelle à l'avenir", a-t-il promis.

Les forces de sécurité indonésiennes ont été accusées à de nombreuses reprises d'abus contre la population de Papouasie, l'une des régions les plus pauvres du pays. Les organisations de défense des droits de l'Homme ont notamment rapporté des assassinats extrajudiciaires d'activistes et de manifestants.

C.P. avec AFP