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Inde: les auteurs d'un viol, sans remords, face caméra

En 2012, le viol et le meurtre d'une étudiante en Inde avait provoqué de nombreuses manifestations dans le pays.

En 2012, le viol et le meurtre d'une étudiante en Inde avait provoqué de nombreuses manifestations dans le pays. - Andrew Caballero-Reynolds - AFP

Un documentaire produit par la BBC revient sur le viol et le meurtre d'une étudiante indienne en 2012. La réalisatrice a recueilli le témoignage de plusieurs violeurs qui se montrent sans remords ni compassion pour leurs victimes.

Jyoti Singh avait 23 ans lorsqu'elle a été agressée dans un bus de New Delhi en 2012. Violée par plusieurs hommes, ils la mutilent puis la jettent dans la rue. La jeune femme succombe à ses blessures. Un fait divers particulièrement sordide qui avait suscité l'indignation en Inde et provoqué des manifestations pendant plusieurs jours.

Ce mouvement populaire a poussé la réalisatrice Leslee Udwin à partir en Inde pour réaliser un documentaire. "India's Daughter", son film qui sera diffusé pour la journée de la femme dimanche par BBC4, l'a conduit à rencontrer plusieurs violeurs.

La jeune fille "responsable" de son agression

Condamné à la peine de mort, Mukesh Singh était le conducteur du bus lors de l'agression de Jyoti. Selon l'accusation, les hommes se seraient relayés pour conduire le bus et auraient tous participé au viol. En tout cinq hommes ont été condamnés en 2013. "En 16 heures d'interviews, raconte Leslee Udwin sur le site de la BBC, Mukseh Singh n'a montré aucun remords et continue d'être étonné que tant de bruit soit fait autour de ce viol".

Il rejette d'ailleurs la responsabilité du viol sur la victime. "Une jeune fille convenable n'est pas dehors à 21 heures", affirme l'homme avant d'ajouter "qu'une fille est bien plus responsable d'un viol qu'un garçon". Des propos choquants que l'agresseur assume pleinement.

La réalisatrice du film explique lui avoir lu la longue liste de blessures de Jyoti. "J'ai vraiment essayé de trouver une lueur de regret chez lui. Il n'y en avait pas". Sur le viol de Jyoti, il estime même que la jeune fille aurait pu avoir la vie sauve. Pour cela, "elle aurait dû rester silencieuse et se laisser faire".

La réalisatrice reste optimiste

Leslee Udwin a pu interviewer d'autres auteurs de viol. Elle explique que ces attaques contre les femmes "commencent par le fait que dès la naissance, un fille est moins bien accueillie qu'un garçon".

Face à ces témoignages horrifiants, l'auteur du documentaire explique rester optimiste grâce aux manifestations qu'elle compare au printemps arabe. "Ce qui m'a porté jusqu'au bout, c'est ce qui m'a inspiré au tout début: les nouveaux penseurs, en particulier chez les jeunes, qui veulent du changement et le disent". 

Carole Blanchard