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Assassinat d'un séparatiste sikh au Canada: accusée, l'Inde se dit prête à examiner d'éventuelles preuves

Subrahmanyam Jaishankar à l'ONU, le 26 septembre 2023.

Subrahmanyam Jaishankar à l'ONU, le 26 septembre 2023. - KENA BETANCUR / AFP

L'Inde s'est dit prête, ce mardi, à examiner des éléments de preuves présentés par le Canada, qui l'accuse d'être impliquée dans l'assassinat d'un leader sikh près de Vancouver, tout en réitérant ses critiques envers Ottawa.

L'Inde joue la carte de la bonne foi. New Delhi s'est dit prête, ce mardi, à examiner des éléments de preuves présentés par le Canada, qui l'accuse d'être impliquée dans l'assassinat d'un leader de la communauté religieuse sikh près de Vancouver.

Les relations entre l'Inde et le Canada se sont nettement détériorées depuis que le Premier ministre canadien Justin Trudeau a suggéré que New Delhi était responsable de la mort de Hardeep Singh Nijjard, né en Inde mais de nationalité canadienne.

L'Inde balaye des accusations "absurdes"

Comme on lui demandait si l'Inde étudierait des éléments fournis par le Canada, le chef de la diplomatie indienne, en visite à New York à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies, a assuré que New Delhi examinerait les preuves apportées par n'importe quel pays.

"S'il y a un incident qui pose problème et que quelqu'un me donne des informations précises en tant que gouvernement, bien entendu que j'examinerais la question", a déclaré Subrahmanyam Jaishankar.

Les accusations d'Ottawa, qualifiées d'"absurdes" par l'Inde, ont provoqué une crise diplomatique majeure entre les deux pays, marquée par des expulsions réciproques de diplomates, et l'arrêt momentané du traitement des demandes de visas au Canada par le gouvernement indien.

"Nous avons en réalité harcelé les autorités canadiennes, nous leur avons donné énormément d'informations sur des responsables de la criminalité organisée qui opèrent depuis le Canada", s'est défendu le chef de la diplomatie indienne.

"Notre inquiétude porte que sur le fait que le Canada a été très permissif pour des raisons politiques", a-t-il ensuite accusé. "Nous nous trouvons dans une situation où nos diplomates sont menacés, nos consulats attaqués", a-t-il fustigé.

Des indépendantistes visés par New Delhi?

Tous les regards s'étaient tournés vers l'Inde alors que Hardeep Singh Nijjar, abattu en juin par deux hommes masqués sur le parking du temple qu'il dirigeait près de Vancouver, était l'un des chefs de file d'un mouvement indépendantiste sikh prônant la création d'un État, le "Khalistan", dans le nord de l'Inde.

Le Canada abrite la communauté sikhe la plus importante du monde en dehors de l'Inde, avec 770.000 Canadiens qui revendiquaient en 2021 leur appartenance à cette religion, soit 2% de la population du pays. Des centaines d'entre eux ont manifesté lundi devant les missions diplomatiques de l'Inde au Canada.

F.B. avec AFP