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Asie

Inde : "Personne ne s'arrêtait", dénonce l'ami de l'étudiante

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Le compagnon de la jeune femme violée à New Dehli a témoigné pour la première fois publiquement depuis leur agression en décembre. Il dénonce l'indifférence des passants.

Pour la première fois vendredi, le compagnon de l'étudiante violée et morte des suites de ses blessures, le 16 décembre à New Dehli, s'est exprimé face caméra pour évoquer l'indicible. Et dénoncer l'indifférence.

Il raconte comment, ce soir-là, lui et sa compagne n'ont pas trouvé de pousse-pousse pour rentrer du cinéma. Comment ils sont montés dans un autobus. Comment, une fois à l'intérieur, un groupe d'hommes les a attaqué. Leur calvaire dure une heure. Elle violée, lui battu. Puis jetés de l'autobus. Puis plus rien. Aucune aide, aucun secours.

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"Nous n'avions plus d'habits et nous attendions là, en espérant que quelqu'un vienne nous aider, relate-t-il. J'étais déséspéré et j'essayais de faire signe aux automobilistes. Les voitures et les motos ralentissaient en nous voyant, mais personne ne s'arrêtait. Pendant plus de 25 minutes, personne ne s'est arrêté pour nous aider."

Quelqu'un a fini par s'approcher et appeller la police. Les forces de l'ordre sont intervenues quelques minutes plus tard. Mais une nouvelle fois, personne pour donner les premiers secours à la jeune étudiante, grièvement blessée.

"Ils ne l'ont pas amenée au centre médical le plus proche"

"J'étais très inquiet pour mon amie dont l'état se détériorait de plus en plus car elle avait perdu beaucoup de sang. Mais au lieu de nous amener au centre médical le plus proche, les policiers nous ont emmené à l'hopital de Safdarjung", regrette-t-il encore.

Pour le jeune homme de 29 ans, les minutes perdues auraient peut-être sauvé son amie. Regrettant l'attitude de ses concitoyens au moment de l'agression, il a néanmoins appelé la population indienne à poursuivre les manifestations qui ont surgi partout dans le pays après ce crime.