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Hollande veut renforcer une relation "prometteuse" avec Moscou

François Hollande a plaidé jeudi à Moscou pour le renforcement d'une relation qu'il juge "prometteuse" avec la Russie, survolant la question des droits de l'Homme pour ne pas compromettre le dégel engagé avec Vladimir Poutine. /Photo prise le 28 février 2

François Hollande a plaidé jeudi à Moscou pour le renforcement d'une relation qu'il juge "prometteuse" avec la Russie, survolant la question des droits de l'Homme pour ne pas compromettre le dégel engagé avec Vladimir Poutine. /Photo prise le 28 février 2 - -

par Julien Ponthus PARIS (Reuters) - François Hollande a plaidé jeudi à Moscou pour le renforcement d'une relation qu'il juge "prometteuse" avec...

par Julien Ponthus

PARIS (Reuters) - François Hollande a plaidé jeudi à Moscou pour le renforcement d'une relation qu'il juge "prometteuse" avec la Russie, survolant la question des droits de l'Homme pour ne pas compromettre le dégel engagé avec Vladimir Poutine.

Après une première rencontre tendue à l'Elysée en juin dernier à cause de leurs positions antagonistes sur le conflit syrien, les deux hommes ont multiplié les gages de bonne volonté réciproque sous les ors du Kremlin.

François Hollande a dit croire à une solution politique du conflit syrien, prônant un dialogue entre l'opposition et une "partie acceptable" du régime de Damas, une proposition dont Vladimir Poutine, soutien de Bachar al Assad, a émis l'espoir qu'elle puisse être "entendue".

François Hollande, qui a promis "d'aller chercher la croissance où elle se trouve", credo de sa diplomatie économique, a insisté sur les perspectives de coopération entre la France et la Russie, un pays en "plein développement".

"Nous avons une relation qui peut être encore plus forte car il y a un immense potentiel, nous pouvons donc considérer que notre relation est encore prometteuse", a-t-il dit.

Accompagné d'une importante délégation de patrons français, il a prôné un rééquilibrage de la balance des investissements bilatéraux pour l'instant favorable aux Russes, qui accueillent environ 12 milliards d'euros d'investissement français, 12 fois plus que dans le sens inverse.

La Caisse des dépôts et son homologue russe ont ainsi signé un partenariat pour faciliter les investissements conjoints.

"Nous faciliterons par toutes les procédures possibles les investissements français en Russie et russes en France", a précisé le président en promettant de faciliter l'octroi des visas pour les Russes qui veulent investir en France.

GLISSEMENT SUR LES DROITS DE L'HOMME

François Hollande a cité l'énergie, l'automobile, le ferroviaire, la pharmacie, le spatial - la Russie fait un usage intensif du pas de tir de Kourou pour ses lanceurs Soyouz de satellites -, le nucléaire, le militaire, l'agroalimentaire et le tourisme parmi les domaines de coopération.

Critiqué par des associations de défense des droits de l'Homme avant même d'avoir décollé pour Moscou, le chef de l'Etat n'a pas souhaité critiquer son hôte.

"Je n'ai pas à juger, je n'ai pas à évaluer, j'ai simplement à constater. Et lorsqu'il y a des manquements, je le fais. Et je le fais pour qu'ils soient réglés, et non pas pour qu'ils soient simplement brandis", a-t-il simplement dit.

La peine de prison infligée aux membres du groupe de punk russe Pussy Riot pour "vandalisme motivé par la haine religieuse" et le maintien en détention de l'ancien magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski, emprisonné depuis 2003, n'ont pas été évoqués officiellement lors de la conférence de presse.

"Je ne pense pas que nous ayons eu le moindre problème avec les droits de l'Homme en 2012", a tranché Vladimir Poutine.

Le président français a tenu plusieurs fois à remercier "personnellement" son hôte pour l'avoir soutenu sur l'intervention française au Mali ou avoir facilité le rapatriement du dispositif français d'Afghanistan.

"Approchez-vous, vous allez sentir si c'est chaud", a répondu Vladimir Poutine à un journaliste français curieux de savoir si les deux présidents avaient réussi à construire des liens plus chaleureux, ajoutant qu'"une bonne bouteille de vin et une bouteille de vodka" pouvaient faciliter les accords.

Pas un mot non plus sur l'acteur Gérard Depardieu, néo-russe accueilli à bras ouverts par Vladimir Poutine et dont l'exil fiscal en Belgique avait sonné comme un désaveu de la politique socialiste de surtaxation des super-riches de la France.

Edité par Yves Clarisse