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Asie

G7 à Hiroshima: l'ordre du jour éclipsé par la venue de John Kerry

La présence de John Kerry à Hiroshima a éludé l'ordre du jour

La présence de John Kerry à Hiroshima a éludé l'ordre du jour - John Ernst - AFP

Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, est le plus haut responsable des Etats-Unis à s'être rendu à Hiroshima, au Japon, depuis le bombardement atomique de 1945.

Les chefs de la diplomatie des pays du G7 ont entamé ce dimanche une réunion de deux jours à Hiroshima, dont l'ordre du jour a été éclipsé par la visite sans précédent de John Kerry dans cette ville victime du premier bombardement atomique de l'Histoire.

Le secrétaire d'Etat américain est le plus haut responsable gouvernemental des Etats-Unis à s'être jamais rendu à Hiroshima. Eludant en ce premier jour un sujet ultra-sensible, il a évoqué "un programme chargé" dans un tweet, citant la Syrie, les jihadistes de l'Etat islamique (EI), les dossiers asiatiques régionaux et les menaces globales. 

En choisissant d'accueillir ses hôtes à Hiroshima, le Japon, seul pays à avoir été la cible d'attaques atomiques, a souhaité mettre l'accent sur le désarmement nucléaire et la non-prolifération.

"A cette occasion, je veux adresser un message fort pour la paix et un monde sans armes nucléaires", a souligné le ministre nippon Fumio Kishida lors de la cérémonie d'ouverture.

Il espère publier, à l'issue de la rencontre lundi, un document qui resterait dans les annales comme "la déclaration d'Hiroshima".

Des excuses de Kerry?

Auparavant, les ministres se rendront dans la matinée au musée du Mémorial pour la paix, avant d'honorer les 140.000 victimes du bombardement américain du 6 août 1945. Tous les regards sont tournés vers Kerry: exprimera-t-il des excuses ou des regrets? Convaincus que les bombardements étaient nécessaires pour pousser le Japon à capituler, les Etats-Unis ne se sont jamais excusés. Le secrétaire d'Etat est resté évasif dans une interview à la presse locale, tout en plaidant pour un "monde sans armes nucléaires".

"Oui, les Etats-Unis sont engagés depuis longtemps pour un désarmement nucléaire mondial", a-t-il insisté.

Il a rappelé que "le président (Barack) Obama avait promu cet objectif", en allusion à son discours à Prague en avril 2009. Le chef de l'Etat américain pourrait même venir à Hiroshima, à l'occasion de son voyage au Japon pour le sommet.

"L'important, c'est de ne jamais reproduire cette erreur"

"La question n'est pas de savoir s'il y aura des excuses ou pas", a estimé Sunao Tsuboi, bientôt 91 ans, un hibakusha (survivant de la bombe) qui a été atrocement brûlé dans la fournaise de Hiroshima. "L'important, c'est de ne jamais reproduire cette erreur". 

Placée sous haute sécurité, cette réunion du G7, prélude à une série de rendez-vous ministériels avant le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement fin mai, doit aborder "la question du terrorisme, et toutes les situations de crise, la Syrie, la Libye et puis la menace de la Corée du Nord", a dit le ministre français Jean-Marc Ayrault.
la rédaction avec AFP