EN IMAGES - Le Cambodge pleure son roi défunt

Les funérailles de Norodom Sihanouk, ancien roi du Cambodge, ont commencé ce 1er février et se termineront le 4. Des centaines de milliers de cambodgiens se rassemblent pour lui dire adieu.

Mort d'une crise cardiaque il y a trois mois à Pékin, l'ancien roi du Cambodge sera incinéré le 4 février au terme de funérailles fastueuses. Cette célébration, qui a commencé le 1er février, réunit des centaines de milliers de sujets et de moines qui prient à la mémoire de leur souverain.

C'est à une figure mythique de l'histoire de leur pays que les cambodgiens rendent hommage. Norodom Sihanouk aura accompagné leur pays depuis le départ du colon français à l'âge d'or des années 50, traversant la guerre civile et le terrible régime des Khmers rouges, responsable de deux millions de morts.

Mais Norodom Sihanuk n'aura lui-même jamais hésité à réprimer ses adversaires. Il a même passé une alliance avec le régime de Pol Pot dans les années 70.

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Funérailles fastueuses

Le corps reposait depuis trois mois, embaumé, dans le palais royal, ainsi que le veut la tradition. Après une courte prière, le cercueil juché sur un char doré, s'est mis en route vers la rivière Tonlé Sap, encadré d'une haie d'honneur et suivi par les plus hauts dignitaires du régime.

Douze canons alignés sur la berge ont tonné le départ, par 101 coups. La procession, qui a mené le cercueil au crématorium, a ensuite duré plusieurs heures.

Entourée du Premier ministre Hun Sen et du roi actuel, Norodom Sihamoni, la reine Monique a suivi le cortège à pieds les mains jointes, s'essuyant régulièrement les yeux de son mouchoir. 

Alors que la haute hérarchie bouddhiste ouvrait la marche, des femmes vêtues de blanc fermaient la procession, portant toutes un portrait du roi défunt et trois fleurs de lotus.

Une monarchie affaiblie

Les cambodgiens se sont massés dans les rues dès la nuit pour voir passer la procession. Les haut-parleurs diffusaient les grands moments de la vie Norodom Sihanouk sur fond de musique traditionnelle.

La disparition de Sihanouk pourrait affaiblir une monarchie déjà privée de réel pouvoir, face à un Premier ministre qui n'a jamais paru aussi fort 28 ans après son accession au pouvoir.

Olivier Laffargue