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Asie

Des Philippins se crucifient pour le Vendredi Saint

En échange de leur crucifixion, ces volontaires espèrent la réalisation de leurs prières.

En échange de leur crucifixion, ces volontaires espèrent la réalisation de leurs prières. - -

Comme chaque année, des catholiques des Philippines ont rejoué les dernières heures du Christ en se clouant sur une croix ou en se flagellant. Une dévotion poussée à l'extrême et réprouvée par l'Eglise du pays.

Des clous dans les paumes des mains et dans les pieds, des coups de bambou noués dans le dos... Comme chaque année, des catholiques philippins ont rejoué les dernières heures du Christ à l'occasion du Vendredi Saint.

Sous un soleil brûlant et sur un terrain vide en bordure de San Fernando (au nord de Manille), ils étaient une vingtaine à s'être prêtés à ce rituel, devant un parterre de fidèles en prières. En échange, ces volontaires espèrent la réalisation de leurs prières, qui portent souvent sur la guérison d'un proche.

Ailleurs dans San Fernando, des hommes la tête recouverte d'une cagoule se sont flagellés avec des morceaux de bambou noués par des cordes, en pénitence de leurs pêchés, projetant des gouttes de sang sur les spectateurs qui bordaient les rues. Voir la vidéo de France Télévisions ci-dessous:

Une tradition désapprouvée par les évêques

Ces crucifiements se déroulent dans la région depuis des décennies, malgré la désapprobation des évêques philippins.

"Les évêques répètent depuis longtemps qu'ils désapprouvent (cette pratique). Mais les gens font des voeux. Ils se sacrifient pour les autres", déclare Frère Francis Lucas, responsable du service de presse des évêques philippins. "Il y a tant de croix à porter dans la vie. Il n'est nul besoin d'en porter une pour de vrai".

Les Philippines sont le plus grand pays catholique d'Asie, 80% de la population se réclamant de l'Eglise de Rome, un héritage de la période coloniale espagnole. Le divorce et l'avortement y sont interdits.