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Corée du Sud

Pourquoi tous les Sud-Coréens vont voir leur âge baisser d'un ou deux ans ce mercredi

Une femme montre la différence entre son âge "coréen" et son âge "international", le 21 juin 2023 à Séoul.

Une femme montre la différence entre son âge "coréen" et son âge "international", le 21 juin 2023 à Séoul. - ANTHONY WALLACE / AFP

La Corée du Sud utilisait déjà le système international classique, mais uniquement pour les documents officiels.

Rajeunir, c'est possible en Corée du Sud. Ce mercredi, les Sud-Coréens perdent tous un an, voire deux, grâce à l'abandon du système ancestral de calcul de l'âge en vigueur dans le pays.

Jusqu'à ce jour, un nouveau-né avait automatiquement un an à sa naissance et vieillissait d'une année chaque 1er janvier, et non à la date de son anniversaire comme le veut le système international. Ainsi, en vertu de l'âge coréen, un enfant né un 31 décembre avait automatiquement 2 ans dès le lendemain.

Un système déjà abandonné dans le reste de l'Asie

La Corée du Sud utilisait aussi la méthode de calcul internationale, mais uniquement pour les documents officiels, les prestations de retraite ou encore la justice pénale. Autre source de confusion: pour le droit de boire de l'alcool ou de fumer, Séoul calculait l'âge de ses ressortissants d'une troisième manière. Le pays décomptait cette fois à partir de zéro à la naissance, mais en gardant la date "anniversaire" du 1er janvier.

La Corée du Sud était le dernier pays d'Asie de l'Est à compter les mois passés in utero pour déterminer l'âge de ses ressortissants. La Chine, le Japon et même la Corée du Nord voisine avaient abandonné ce système il y a des décennies.

L'origine de ce système de calcul est encore mystérieuse. Certains évoquent une influence bouddhiste, poussant à prendre en compte la grossesse pour déterminer l'âge d'un nouveau-né. D'autres soulignent l'absence du zéro dans l'ancienne numération chinoise.

L'âge, un marqueur social important en Corée du Sud

Lee Wan-kyu, ministre en charge de la réforme gouvernementale, a démarré une conférence de presse, lundi, en expliquant aux journalistes coréens comment calculer désormais leur âge.

Il faut "soustraire votre année de naissance à l'année en cours. Si votre anniversaire est passé, vous obtenez votre âge, et si votre anniversaire n'est pas passé, alors enlevez un pour obtenir votre âge", a expliqué le ministre à la presse.

Si les Sud-Coréens pourront toujours utiliser leur "ancien" âge dans leur vie quotidienne, la réforme devrait avoir à terme un impact fort dans une société où l'âge est un marqueur social important.

L'uniformisation du mode de calcul devrait également mettre fin à de nombreux contentieux. Lors d'accidents de voiture, des disputes pouvaient éclater concernant l'indemnisation des victimes, avec des contrats d'assurance liés à l'âge du conducteur, sans préciser un type de comptage précis. Durant la pandémie de Covid-19, des conflits similaires ont éclaté dans des centres de vaccination pour savoir qui était réellement éligible à la vaccination.

François Blanchard avec AFP