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Corée du Sud

Corée du Sud: victoire de l'opposition lors des élections législatives

L'opposition libérale a réalisé un raz-de-marée lors des élections législatives, selon les premiers résultats. Un revers retentissant pour le président Yoon Suk Yeol et son parti conservateur.

Le principal parti d'opposition de Corée du Sud a remporté les élections législatives, selon des résultats presque complets, a rapporté ce jeudi 11 avril l'agence Yonhap, un coup dur pour le président conservateur Yoon Suk Yeol.

Le Parti démocrate (centre gauche) de Lee Jae-myung a obtenu 161 sièges, 176 en comptant ceux attribués à la proportionnelle, sur les 300 que compte l'Assemblée nationale. Le résultat, s'il est confirmé, mettra Yoon Suk Yeol en très mauvaise posture pour les trois années restantes de son mandat.

Des discours haineux pendant la campagne

Le Parti du pouvoir au peuple (PPP) du président Yoon semblait toutefois en mesure de conserver suffisamment de sièges pour éviter une majorité qualifiée menée par l'opposition, ce qui aurait pu ouvrir la voie à sa destitution.

Le PPP n'a remporté que 90 sièges directement, et devrait en obtenir 109 avec son parti satellite.

Le Parti démocrate de Lee Jae-myung, grièvement blessé il y a trois mois dans une attaque au couteau, et ses alliés n'obtiendraient donc pas 200 sièges mais feraient néanmoins mieux que lors de la précédente législature (156).

Un parti semble avoir grignoté les deux grandes formations, Reconstruire la Corée, fondé il y a quelques semaines par l'ancien ministre de la Justice Cho Kuk, visé par des accusations de corruption qu'il nie. Il a profité du mécontentement des électeurs à l'encontre des deux principaux partis pour obtenir entre 12 et 14 sièges, selon les prévisions.

Le ton de la campagne a rebuté de nombreux électeurs. Le débat politique de fond a été inexistant, remplacé par des appels à "emprisonner" Lee Jae-myung ou à "punir" Yoon Suk Yeol, des discours haineux et une désinformation en ligne qui, redoutent les experts, pourrait conduire à d'autres agressions physiques comme celle dont le leader du Parti démocrate a été victime en janvier.

A.G avec AFP