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Corée du Sud

Corée du Sud: le nombre de naissances atteint un niveau historiquement bas

Cette photo prise le 24 mai 2017 montre un travailleur social s'occupant d'un bébé à l'église communautaire de Jusarang, dans le sud de Séoul

Cette photo prise le 24 mai 2017 montre un travailleur social s'occupant d'un bébé à l'église communautaire de Jusarang, dans le sud de Séoul - JUNG Yeon-Je / AFP

Pour remédier à cette baisse de la natalité, Séoul a dépensé des milliards d'euros à travers des versements d'allocations et des aides sociales.

Le nombre de nouveau-nés en Corée du Sud a atteint en 2023 son plus bas niveau depuis les premières statistiques sur le sujet en 1970, a annoncé Séoul ce mercredi 28 février, malgré les milliards d'euros dépensés par le gouvernement pour encourager les naissances.

"Le nombre de nouveau-nés en 2023 était de 230.000", soit 7,7% de moins par rapport à 2022, a déclaré Lim Young-il du bureau du recensement au sein de l'organisme public des statistiques sud-coréennes.

En 2023, le taux brut de natalité, c'est-à-dire le nombre de nouveau-nés pour 1.000 habitants, était, lui, de 4,5, contre 4,9 en 2022, selon ces données préliminaires. "Le nombre de nouveau-nés (...) et le taux brut de natalité se situent tous à leur point le plus bas depuis 1970", année du début du recueil de ces données, a décrit Lim Young-il.

La vie chère, un des facteurs clés

Pour maintenir la population à son niveau actuel (51 millions d'individus), il faudrait que les femmes donnent naissance à 2,1 enfants en moyenne durant leur vie. Mais en 2023, le taux de fécondité a continué de chuter, atteignant 0,72.

À ce rythme, la population sud-coréenne va quasiment se réduire de moitié pour atteindre 26,8 millions d'habitants en 2100, selon l'Institut pour les mesures et l'évaluation de santé à l'université de Washington à Seattle (États-Unis).

Séoul a dépensé des milliards d'euros pour tenter d'encourager les naissances, à travers des versements d'allocations, des services de garde d'enfant et une aide pour les traitements de l'infertilité.

Selon les experts, le faible nombre de naissances découle notamment des prix de l'immobilier et des coûts élevés liés au fait d'élever des enfants, dans une société compétitive rendant par ailleurs difficile l'obtention d'emplois bien rémunérés. La double journée de travail des femmes, qui, une fois rentrées du travail, assument souvent la responsabilité des tâches ménagères et de l'éducation des enfants, constitue aussi un facteur clé, expliquent-ils.

"Ayant vu tant de mères autour de moi abandonner leurs carrières, j'ai décidé de ne pas suivre le chemin de la maternité", témoigne auprès de l'AFP une employée de bureau de 37 ans ayant demandé à être identifiée uniquement par son nom de famille, Jeon.

La culture d'entreprise très rigide du pays est la cause principale de sa décision. Une flexibilité accrue au travail est "plus importante que des allocations du gouvernement", estime-t-elle.

"Élever un enfant est impossible sans le sacrifice de la carrière d'un parent dans cet environnement", juge-t-elle.

De nombreux pays développés sont aux prises avec de faibles taux de natalité, en particulier au Japon voisin, où le nombre de naissances a chuté en 2023 pour la huitième année consécutive, d'après des données publiées mardi.

O.E. avec AFP