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Corée du Sud

Corée du Sud: démission d'un leader bouddhiste soupçonné d'être père et de corruption

Lors d'une conférence de presse organisée le 21 août, Seojong a annoncé sa démission après avoir été accusé de violations de ses obligations religieuses

Lors d'une conférence de presse organisée le 21 août, Seojong a annoncé sa démission après avoir été accusé de violations de ses obligations religieuses - YONHAP / AFP

Chef d'un ordre religieux très influent dans le pays, il dénonce une opposition aux réformes qu'il tente d'apporter à la pratique religieuse.

Le chef de l'ordre bouddhiste sud-coréen Jogye a démissionné mardi après des allégations selon lesquelles il aurait falsifié ses diplômes, accumulé de grandes richesses et eu un enfant en violation des règles du célibat. Très influent en Corée du Sud où la religion demeure une puissante force sociale, l'Ordre Jogye comprend 3000 temples, 13.000 moines et est suivi par sept millions de fidèles. Toutefois, il est aux prises depuis des années à des accusations de corruption et des querelles de clans.

La démission du président de Jogye, Seoljeong, survient quelques jours après un vote de défiance sans précédent du comité de gouvernance de l'Ordre. Âgé de 76 ans, le religieux a fait ses adieux mardi au quartier général de l'Ordre à Séoul. "J'ai rejoint cette branche pour apporter des changements a l'imparfait bouddhisme coréen, mais après avoir échoué à exaucer mon souhait, je dois retourner dans la montagne", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Père d'une petite fille et propriétaire d'immobilier

En mai, une enquête télévisée a révélé qu'il avait eu une fille en dépit des règles du célibat, et qu'il détenait secrètement des propriétés immobilières malgré avoir fait vœu de pauvreté. Dans cette enquête, l'université la plus prestigieuse du pays a également nié le fait que Seoljong avait obtenu un diplôme dans l'établissement, contredisant l'autobiographie de celui-ci.

Depuis lors, des manifestations ont réclamé la démission de Seoljong, et un moine a observé une grève de la faim pendant 41 jours pour protester contre son confrère. Seoljong, qui a pris ses fonctions en novembre dernier, a nié toutes les accusations, dénonçant une "ancienne garde" opposée à ses réformes dans la gouvernance de l'Ordre.

L.D., avec AFP