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Corée du Nord

Missiles nord-coréens: Washington dénonce le silence "forcé" du Conseil de sécurité de l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU (photo d'illustration)

Le Conseil de sécurité de l'ONU (photo d'illustration) - Johannes EISELE © 2019 AFP

Les États-Unis déplorent l'utilisation par la Chine et la Russie de leur véto sur le dossier nord-coréen. "Le silence conduit à l'inutilité", regrette l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield.

Les États-Unis a dénoncé lundi le silence "forcé" et la "dangereuse" inaction du Conseil de sécurité après les tirs de missiles de la Corée du Nord, accusant sans les nommer la Russie et la Chine de servir de bouclier à Pyongyang.

"Face à des lancements sans précédent l'an dernier, deux membres permanents nous ont forcé au silence malgré les violations répétées de la Corée du Nord", a déclaré l'ambassadrice américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield, en référence aux vétos de la Chine et de la Russie en mai dernier contre une résolution imposant de nouvelles sanctions contre Pyongyang.

"Sur ce sujet vital, le silence conduit à l'inutilité", a-t-elle ajouté lors d'une réunion d'urgence du Conseil après de nouveaux tirs de missiles ces derniers jours par la Corée du Nord.

Une "inaction dangereuse"

"L'absence d'action du Conseil est plus que honteuse, elle est dangereuse", mais cet "échec" à agir qui "encourage" la Corée du Nord à ces tirs "sans crainte de conséquences", "n'est pas collectif, il est spécifique", a-t-elle insisté.

"La réalité est que ceux qui protègent la Corée du Nord des conséquences de ces tests (...) mettent l'Asie et le monde entier en danger", a-t-elle indiqué, estimant que grâce aux sanctions votées par le Conseil en 2017, Pyongyang "s'était abstenu de provocations majeures pendant près de cinq ans.

Dans une déclaration commune, dix membres du Conseil, dont les États-Unis, la France ou la Japon, ainsi que la Corée du Sud ont condamné les nouveaux tirs.

"Nous appelons tous les États membres de l'ONU à nous rejoindre pour condamner le comportement irresponsable de la Corée du Nord", ont-ils déclaré.

"Si nous gardons le silence par peur de nouvelles provocations, cela ne fera qu'encourager ceux qui enfreignent les règles à écrire les règles du jeu comme ils le souhaitent", a souligné de son côté l'ambassadeur japonais Ishikane Kimihiro.

La Russie et la Chine ont elles pointé du doigt les exercices militaires conjoints américano-sud-coréens. "Les États-Unis et ses alliés ont une responsabilité spéciale dans cette situation", a déclaré l'ambassadeur russe adjoint à l'ONU, Dmitry Polyanskiy, estimant que la multiplication des réunions pour "critiquer la Corée du Nord ne sont pas propices à résoudre la situation".

A.G avec AFP