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Corée du Nord

Le Pentagone confirme qu'un missile  nord-coréen a explosé en vol

Tir d'un missile nord-coréen à une date et dans un lieu indéterminés. (Illustration)

Tir d'un missile nord-coréen à une date et dans un lieu indéterminés. (Illustration) - KCNA - AFP

Kim Jong-un doit gérer ce qui semble être un échec cuisant d'un essai de lancement de son missile de moyenne portée Musudan. De quoi remettre en doute les avancées revendiquées Pyongyang ces derniers temps.

Pyongyang a échoué vendredi dans sa tentative de tirer un missile qui semblait être un Musudan de moyenne portée. Ce revers qui intervient après une série d'avancées revendiquées dans les programmes nucléaire et balistique nord-coréen a été confirmé vendredi en fin d'après-midi par le Pentagone. L'armée sud-coréenne s'attendait à ce que Pyongyang tente vendredi -jour anniversaire de la naissance du fondateur du régime Kim Il Sung (1912-1994)- de faire voler pour la première fois son missile Musudan, dont la portée serait suffisante pour atteindre les bases américaines de Guam, dans le Pacifique.

Ce test a été détecté par les forces armées américaines et sud-coréennes.

"La Corée du Nord a tenté de lancer un missile à 20h33 GMT" (jeudi) mais cet essai "a échoué", a indiqué un responsable américain de la Défense sous couvert d'anonymat. "Le missile a été détecté et suivi par le Centre de commande stratégique américain. Notre estimation est que le lancement a échoué", a ajouté ce responsable.

Pyongyang a revendiqué ces derniers mois une série d'avancées dans ses programmes nucléaire et balistique interdits. La Corée du Nord a notamment affirmé être parvenue à miniaturiser des têtes thermonucléaires pouvant être placées sur un missile balistique et à créer ainsi une "vraie" dissuasion nucléaire.

Les experts sceptiques malgré les progrès nord-coréens

Samedi, elle a annoncé avoir testé avec succès un moteur de missile balistique intercontinental (ICBM) qui lui assurerait la capacité d'effectuer une frappe nucléaire sur le continent américain. Les spécialistes étrangers ont accueilli ces affirmations avec le plus grand scepticisme, tout en s'accordant à dire que les programmes nucléaires et balistiques du Nord avaient fait d'importants progrès. Mais s'il se confirme que l'engin testé vendredi était un Musudan, il s'agirait d'un cinglant et public revers qui alimenterait les doutes sur les véritables capacités de la Corée du Nord pour ce qui est de ses systèmes de vecteurs nucléaires.

Le climat s'est nettement détérioré sur la péninsule coréenne depuis le début de l'année, après le quatrième essai nucléaire nord-coréen en janvier, suivi en février par le lancement d'une fusée, largement considéré comme un essai déguisé de missile. Les manœuvres annuelles conjointes entre Washington et Séoul ont ajouté à la nervosité au Nord.

Des menaces directes contre les Etats-Unis

Pyongyang y a répliqué par des menaces récurrentes de frappes nucléaires, ainsi que par des tirs de missiles en mer du Japon, également appelée mer Orientale, y compris les premiers lancements en deux ans de missiles balistiques à moyenne portée. Le Musudan, dont la portée estimée est de 2.500 à 4.000 kilomètres, avait pour la première fois été dévoilé en octobre 2010 lors d'un défilé militaire à Pyongyang.

A en croire le cabinet de conseil spécialisé dans les questions de sécurité IHS Jane's, il s'agirait d'un missile de portée intermédiaire inspiré du missile russe R-27 et utilisant une technologie adaptée du Scud.

D. N. avec AFP