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Corée du Nord

La Corée du Nord annonce "une action physique" contre un système antimissile américain

Kim Jong-Un lors d'une cérémonie en l'honneur de son père et son grand-père, le 18 avril 2013.

Kim Jong-Un lors d'une cérémonie en l'honneur de son père et son grand-père, le 18 avril 2013. - AFP

La Corée du Nord a menacé lundi d'engager une "action physique" contre un système antimissile américain performant qui doit être déployé en Corée du Sud et que Séoul juge vital pour sa sécurité nationale.

La Corée du Nord voit rouge après que les Etats-Unis et la Corée du Sud avaient annoncé vendredi le déploiement en territoire sud-coréen du bouclier antimissiles THAAD (Terminal High Altitude Area Defence). Ce système d'armement parmi les plus sophistiqués du monde doit permettre de faire face aux menaces croissantes de Pyongyang. Il est menacé d'une "action physique" par le nord. Les deux alliés n'ont pas précisé la date ni le lieu prévus de ce déploiement mais ont souligné qu'ils en étaient à la phase finale de la sélection. 

THAAD tire des missiles conçus pour intercepter et détruire des missiles balistiques alors qu'ils sont encore juste à l'extérieur de l'atmosphère ou bien qu'ils viennent d'y entrer, durant leur dernière phase de vol.

"La République populaire démocratique de Corée (nom officiel de la Corée du Nord) engagera une action physique pour contrôler entièrement le système THAAD", et cela "dès le moment où sa position en Corée du Sud aura été confirmée", a annoncé le commandement de l'artillerie de l'armée du Nord, dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle KCNA.

L'armée nord-coréenne dispose "de moyens suffisants et sophistiqués de frappe offensive" et prendra "les mesures correspondantes les plus impitoyables et les plus puissantes contre les Etats-Unis, qui veulent déclencher une guerre en déployant le système THAAD", selon le communiqué.

"Réduire la Corée du Sud en une mer de flammes"

Le texte avertit aussi la Corée du Sud qu'en acceptant le bouclier antimissile, elle s'expose à une "autodestruction misérable".

"Nous prévenons une fois encore nos ennemis de la volonté sans faille de l'armée nord-coréenne de mener sans merci des frappes de représailles pour réduire la Corée du Sud en une mer de flammes et de débris, une fois que l'ordre en sera donné", déclare le communiqué.

Le ministère sud-coréen de la Défense a dénoncé des "menaces ridicules". Le Nord doit "reconnaître qu'il menace la paix et la stabilité sur la péninsule et présenter ses excuses pour ses provocations", a déclaré un porte-parole.

Manifestations en Corée du Sud

Depuis le quatrième essai nucléaire nord-coréen du 6 janvier, suivi le 7 février par un tir de fusée généralement considéré comme un essai de missile balistique déguisé, les tensions ne cessent de s'aggraver sur la péninsule.

L'annonce du déploiement du bouclier antimissile ne fait pas l'unanimité en Corée du Sud. Les habitants des sites potentiels de déploiement ont organisé des manifestations pour protester contre le projet.

Samedi, plus de 3.500 habitants du comté de Chilgok, dans le sud-est, se sont rassemblés pour dénoncer la décision, disant que la région stagnait depuis le déploiement de troupes américaines en 1960. Une nouvelle manifestation est prévue lundi dans le comté central d'Eumseong, pour protester contre le manque d'informations fournies au public sur les dangers représentés par les batteries antimissile.

Ce projet a également suscité l'ire de Pékin, principal allié de la Corée du Nord, et de la Russie, qui reprochent à Washington sa volonté de montrer ses muscles dans la région et de mettre en péril la sécurité régionale.

Près de 30.000 soldats américains sont déployés en Corée du Sud, héritage de la guerre de Corée (1950-53) qui a pris fin avec un cessez-le-feu et non un traité de paix.
D. N. avec AFP