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Corée du Nord

La Corée du Nord affirme avoir tiré un missile balistique pour montrer ses "capacités de contre-attaque"

Une photo présentée par KCNA comme montrant le missile balistique intercontinental tiré le 18 février 2023 par la Corée du Nord

Une photo présentée par KCNA comme montrant le missile balistique intercontinental tiré le 18 février 2023 par la Corée du Nord - STR / KCNA VIA KNS / AFP

La Corée du Nord a confirmé avoir tiré un missile détecté samedi par la Corée du Sud et le Japon. Il est tombé dans la Zone économique exclusive du Japon.

La Corée du Nord a confirmé dimanche avoir tiré un missile balistique intercontinental (ICBM) samedi en signe d'avertissement à Washington et Séoul, affirmant que cet exercice "surprise" réussi démontre "ses capacités de contre-attaque nucléaire meurtrière".

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a ordonné samedi à 8 heures, heure locale, de procéder à un "exercice de lancement" surprise. Un missile Hwasong-15 a ensuite été tiré depuis l'aéroport de Pyongyang durant l'après-midi, selon l'agence d'Etat KCNA. Le premier test d'un Hwasong-15 avait été conduit par Pyongyang en 2017.

L'armée sud-coréenne avait affirmé avoir détecté le lancement d'un ICBM samedi à 17h22 locales qui, selon Tokyo, a volé pendant 66 minutes avant de tomber dans sa Zone économique exclusive (ZEE) et qui, selon ses observations, serait capable de frapper le continent américain.

Un prochain exercice pour la Corée du Sud et les Etats-Unis

Ce nouveau tir de missile a rapidement été dénoncé par les pays du G7, l'Union Européenne, la Corée du Sud, les Etats-Unis et le Japon.

Les autorités nord-coréennes ont salué l'essai - le premier du pays depuis sept semaines - qui démontre selon elles "la capacité (de combat) effective des unités ICBM, capables (d'effectuer) une contre-attaque mobile et puissante", selon KCNA. Ce lancement est une "preuve évidente" de la fiabilité de la "puissante force de dissuasion nucléaire physique" de Pyongyang, a ajouté l'agence.

Il est intervenu au moment où la Corée du Sud et les Etats-Unis s'apprêtent à mener un exercice de simulation, qui doit se tenir la semaine prochaine à Washington, afin de discuter des mesures à prendre en cas d'utilisation de l'arme nucléaire par Pyongyang.

Pyongyang a menacé vendredi de réagir avec une force "sans précédent" aux manoeuvres américano-sud-coréennes à venir, y voyant les préparatifs d'un conflit armé et la cause d'une détérioration de la situation sécuritaire sur la péninsule coréenne.

La Corée du Nord "surveille" le rapprochement entre Washington et Séoul

Les relations entre Pyongyang et Séoul se trouvent déjà à leur niveau le plus bas depuis des années. En 2022, le Nord a qualifié d'"irréversible" son statut de puissance nucléaire et Kim Jong Un a appelé à une croissance "exponentielle" de la production d'armement, notamment d'armes nucléaires tactiques.

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a, en réponse, cherché à renforcer la coopération avec les Etats-Unis, son allié-clé dans le domaine de la sécurité, s'engageant à multiplier les exercices militaires conjoints et à améliorer l'offre élargie de Washington en matière de dissuasion, notamment par des moyens nucléaires.

Dimanche, la porte-parole de Pyongyang et soeur de son dirigeant, Kim Yo Jong, a déclaré que ce sont ces mesures prises par Séoul et Washington "qui mettent en danger à chaque instant" la péninsule et détériorent sa "stabilité", selon KCNA.

"Je préviens que nous surveillerons chaque mouvement de l'ennemi et engagerons la contre-mesure correspondante, très puissante et écrasante contre tous ces mouvements hostiles à notre égard", a-t-elle ajouté.

S.C avec AFP