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Corée du Nord

Ils ont fui la Corée du Nord et témoignent de l'enfer

Malgré une frontière ultra-surveillée, près de 30.000 Nord-Coréens ont réussi à fuir le régime de Pyongyang et à rejoindre le Sud. Marqués par la dictature de leur pays, ils témoignent de l'enfer. Certains éprouvent même des difficultés à s'adapter dans une société libre.

Séoul, capitale de la Corée du Sud mais aussi ville refuge des voisins du Nord. A l'instar de Timothy Kang, ils sont 30.000 à avoir réussi à fuir le régime de Pyongyang et le règne totalitaire de Kim Jong-un. Ce jeune homme de 29 ans s'est exilé il y a dix ans. Pour lui, le contraste fut saisissant.

"Ici, à l'inverse de la Corée du Nord, on est libre. On a la liberté d'avoir une religion, de circuler, de voyager et de voir le monde extérieur", témoigne le réfugié.

La plupart de ses homologues évitent les médias par peur de la dictature de Pyongyang. Mais Timothy, lui, ne veut pas rester muet. Ses parents sont morts quelques années après la grande famine qui a sévi en Corée du Nord. Durant deux ans, le jeune homme a connu l'enfer des camps de concentration. "C'est un endroit où les êtres humains ne sont plus des êtres humains. Ils ont la peau sur les os, ils sont comme des squelettes. Quand je suis arrivé dans ce camp, je suis devenu comme eux. J'étais complètement décharné", se souvient Timothy Kang.

"Si on voyait un grain de maïs par terre, on le ramassait pour le manger. On mangeait tout ce que l'on trouvait."

Une frontière sous haute surveillance

La Corée du Nord est entièrement coupée du monde. Depuis près de 60 ans, elle est séparée de sa voisine du Sud par une frontière ultra-militarisée. LA région est même connue pour être l'une des plus surveillées du monde. Alors, pour fuir, les Nord-Coréens empruntent une autre voie. Ils passent illégalement par la frontière chinoise, beaucoup moins surveillée, avant de rejoindre la Corée du Sud.

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Pour eux, l'arrivée dans ce pays moderne est un choc. Des structures sont alors mises en place pour permettre aux réfugiés en manque de repères de s'adapter. Pour les plus jeunes, des écoles spécialisées existent.

"On fait beaucoup de traitements psychologiques. Ils ont eu un chemin difficile pour arriver jusqu'ici. Certaines mères ont tenté de passer la frontière mais ont été renvoyés en Corée du Nord. Ils ont vécu des situations terribles", raconte Ju Myong Hwa, la proviseure d'un établissement pour Nord-Coréens.

Des problèmes d'intégration

Dans cette société très compétitive, l'enseignement est adapté pour que les enfants puissent y reprendre une scolarité normale. Car les jeunes réfugiés ne sont pas au niveau pour suivre des cours dans les écoles sud-coréennes. La discrimination subsiste alors.

"Je me sens différente. Ici, les élèves apprennent vite. Moi ça prend du temps. C'est difficile de me faire des amis (…) Beaucoup se moquaient de moi. Avant, j'avais un accent nord-coréen mais maintenant je parle comme eux. On ne peut plus voir que je viens du nord", confie Lee Eunhyung, 14 ans.

De l'autre côté de la frontière, le régime nord-coréen continue de terrifier et de contrôler la population. Ce vendredi s'ouvre à Pyongyang la première grande assemblée politique en près de 40 ans. Un congrès du parti unique au pouvoir qui doit consacrer le règne absolu de Kim Jong-un.

P. P. avec les équipes de BFMTV