5 choses à savoir sur Guam, l'île américaine menacée par Pyongyang
Guam, petite île perdue dans le Pacifique ouest, est désormais dans le viseur de Kim Jong-un. Outre ses plages paradisiaques et ses complexes hôteliers, ce territoire de 550 km2 abrite en effet des bases militaires américaines.
À l'heure d'une nouvelle escalade verbale entre Washington et Pyongyang, l'île de Guam représente donc une cible de choix pour le leader nord-coréen. Pyongyang a déclaré ce mercredi qu'elle envisageait de "faire feu", avec une fusée balistique, autour du petit territoire américain.
1. Découverte par Magellan
L'île de Guam est découverte en 1521 par le navigateur portugais Magellan. Elle est occupée dès 1526 par l'Espagne.
L'île devient ensuite une colonie américaine aux termes du Traité de Paris de 1898 qui met fin à la guerre hispano-américaine. Elle sera envahie par le Japon en décembre 1941, dès le début de la guerre du Pacifique, et libérée en juillet 1944.
Depuis 1950, Guam a un statut de territoire non incorporé organisé des États-Unis, comme Porto-Rico, précise Le Parisien. L'île figure sur la liste de l'ONU des territoires non autonomes.
2. Une base militaire hautement stratégique
Située dans l'océan Pacifique ouest, à 2600 km à l'est des Philippines, l'île principale de l'archipel des Mariannes est un avant-poste stratégique pour les forces américaines.
Les États-Unis comptent près de 6000 soldats postés à Guam, une base aérienne, Andersen, et une base navale, Apra Harbor. La base Andersen est située dans le nord de l'île et accueille la 36e escadre des Pacific Air Forces, indique Le Parisien. La base navale est installée sur la côte est de Guam et sert notamment de port d'attache à quatre sous-marins nucléaires d'attaque.
3. Des citoyens aux droits limités
Ses 162.000 habitants, dont 40% environ sont issus de la population indigène Chamorro, sont des citoyens américains, mais leurs droits sont limités, en raison du statut particulier de l'île.
Ils ne peuvent participer aux élections américaines et le seul représentant de l'île au Congrès n'a pas le droit de vote sur les propositions de loi.
4. Débat sur l'autodétermination
Des voix s'élèvent régulièrement pour réclamer un référendum d'autodétermination, rejeté par la justice fédérale américaine. En juillet dernier par exemple, l'ancien sénateur Eddie Duenas a préconisé un référendum pour l'an prochain, en même temps que les élections au poste de gouverneur.
Eddie Calvo, l'actuel gouverneur de Guam, demande également un référendum qui proposerait trois options: l'indépendance, devenir un État américain ou rester dans une situation de "libre association" avec Washington.
"Je préférerais que les électeurs choisissent de devenir un État américain", a déclaré le gouverneur en juillet dernier. "Mais s'ils choisissent l'indépendance ou la libre association, ce sera mieux que la situation actuelle."
5. Une île prisée des touristes
L'indépendance est une question complexe du fait de la relation étroite avec les États-Unis. L'armée américaine contribue en effet de façon importante à l'économie locale, qui est également dépendante du tourisme.