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Asie

Coopération globale entre Paris et Pékin sur le nucléaire

La présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon, aux côtés de He Yu, Président de CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Company), sous les yeux du président chinois Hu Jintao et de Nicolas Sarkozy. Le nucléaire a figuré en bonne place dans les contrat

La présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon, aux côtés de He Yu, Président de CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Company), sous les yeux du président chinois Hu Jintao et de Nicolas Sarkozy. Le nucléaire a figuré en bonne place dans les contrat - -

PARIS (Reuters) - La France et la Chine ont décidé jeudi d'étendre leur coopération nucléaire à l'ensemble de la filière, des mines d'uranium...

PARIS (Reuters) - La France et la Chine ont décidé jeudi d'étendre leur coopération nucléaire à l'ensemble de la filière, des mines d'uranium jusqu'au traitement et recyclage des déchets en passant par la conception de nouveaux réacteurs et l'exportation d'équipements vers des pays tiers.

Le nucléaire a figuré en bonne place dans les contrats signés à l'occasion de la première journée de la visite d'Etat du président chinois Hu Jintao en France, le groupe Areva s'engageant à fournir 20.000 tonnes d'uranium à l'électricien chinois CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Company).

Ce contrat sans précédent sera étalé sur dix ans et représente un montant d'environ 3,5 milliards de dollars.

La présidente du directoire d'Areva, Anne Lauvergeon, a déclaré par ailleurs que les négociations avec CGNPC pour la construction de deux réacteurs de nouvelle génération (EPR) supplémentaires sur le site de Taishan, dans la province du Guangdong, étaient "très avancées".

Areva est déjà le fournisseur des deux premières tranches de la centrale.

Le groupe français a d'autre part signé jeudi un protocole d'accord avec un autre électricien chinois, CNCC, fixant le cadre de leur coopération dans le retraitement des combustibles des centrales nucléaires.

SANS LIMITE

Selon l'Elysée, il s'agit de la dernière étape avant la signature d'un important contrat pour la construction d'une usine de retraitement des déchets qui serait couplée à une unité de production de Mox, fabriqué à partir de combustible irradié.

Ce contrat élargirait notablement le spectre de la coopération franco-chinoise dans l'énergie nucléaire civile, amorcée il y a trente ans.

Lors du dîner d'Etat donné en l'honneur de Hu Jintao, Nicolas Sarkozy a indiqué que la France et la Chine avaient décidé ainsi de "travailler sans limite à une collaboration stratégique" qui couvrira l'ensemble du cycle nucléaire.

L'Elysée a précisé que les deux pays entendaient notamment réfléchir à la conception de nouveaux types de réacteurs. Sur ce point, la France s'est déclaré ouverte à une coopération avec la Chine sur le nouveau réacteur Atmea développé par Areva et le japonais Mitsubishi Heavy Industries, d'une puissance moindre que l'EPR.

De même, la présidence française a indiqué qu'Areva était disposée à ouvrir le capital d'une de ses mines d'uranium à un partenaire chinois, citant plus précisément le gisement d'Imouraren (Niger).

"Et pourquoi la France et la Chine ne décideraient-elles pas d'exporter ensemble sur des marchés tiers ?", a encore dit Nicolas Sarkozy.

Selon l'Elysée, les discussions entre les deux chefs d'Etat ont tracé les grandes lignes de ce partenariat étendu et il reste aux administrations et industriels des deux pays à travailler sur ses modalités.

Yann Le Guernigou et Emmanuel Jarry, édité par Jean-Loup Fiévet