Clémence, rescapée du Népal: "pas de colère, mais de l'inquiétude" pour ceux qui sont restés
Le trekking s'est transformé en cauchemar pour Clémence. Cette touriste française se trouvait "dans un parc national, à 3.700 mètres d'altitude", au nord de Katmandou, au Népal, quand la terre s'est mise à trembler. "J'ai entendu un énorme bruit, comme une montagne qui explose", décrit la jeune femme. "Après, tout bouge".
Depuis la crête du sommet qu'elle parcourait, Clémence a survécu au séisme qui a coûté la vie à au moins 5.800 personnes au Népal, samedi dernier. "Nous nous sommes jetés sur le flanc de la montagne, en évitant les arbres", se souvient-elle. Revenue en France jeudi matin, elle raconte: "Je n'avais qu'une envie, que ça s'arrête. J'étais avec une amie qui priait. (La secousse initiale) était tellement longue qu'on a eu le temps de parler".
"Pas une aventure, mais un traumatisme"
Mais aux secousses initiales ont succédé d'autres perturbations: "Ca ne s'arrêtait pas, ça a duré deux jours. Le sol bougeait moins fort, mais il bougeait", se rappelle-t-elle.
De retour à Katmandou, Clémence n'a pas pu se réfugier à l'ambassade de France, qui n'a pas accueilli tous les Français qui demandaient un refuge. "Ils nous ont envoyés vers l'école élémentaire. Nous avons eu de la chance, il restait de la place", reconnaît-elle. Si la jeune femme a trouvé une place dans le premier avion en direction de Paris, tout le monde n'a pas pu le faire.
Elle dit ne "pas partager" la colère de ceux rentrés en même temps qu'elle. "Je me fais surtout du souci, particulièrement pour ceux qui étaient dans la montagne. On parle beaucoup de Katmandou, mais certains sont encore coincés sur les sentiers", prévient-elle. Pour Clémence, ce n'est pas une aventure qu'elle a vécu: "C'était plutôt un traumatisme".