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Asie

Boeing disparu: la CIA relance la piste terroriste

Les recherches s'intensifient pour retrouver la trace du Boeing 777, disparu samedi entre la Malaisie et le Vietnam

Les recherches s'intensifient pour retrouver la trace du Boeing 777, disparu samedi entre la Malaisie et le Vietnam - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

L'agence de renseignement américaine a relancé mardi l'hypothèse d'un attentat pour expliquer la disparition du Boeing de Malaysia Airlines, se démarquant ainsi des déclarations faites plus tôt par Interpol.

Quatrième jour de recherches et toujours aucune trace du Boeing 777 de la Malaysia Airlines, disparu brusquement des écrans radars alors qu'il effectuait la liaison entre Kualu Lumpur et Pékin. Les circonstances de la disparition de l'appareil continuent ainsi de nourrir les spéculations, entre la piste d'une avarie mécanique et celle d'un attentat.

Mais lors de la conférence de presse donnée par Interpol ce mardi, son secrétaire général a déclaré que la piste terroriste s'éloignait, évoquant désormais "un trafic d'être humains", après que l'identité de deux passagers suspects a été dévoilée. Une position que ne partage pas la CIA, qui maintient l'hypothèse d'un attentat.

De son côté, la France, qui compte quatre ressortissants parmi les passagers de l'avion volatilisé, a annoncé avoir ouvert une enquête préliminaire pour "homicides involontaires".

> La piste terroriste écartée pour Interpol pas pour la CIA

L'avis d'Interpol. Alors que la piste terroriste s'annonçait comme la thèse la plus probable dans l'enquête sur la disparition du Boeing, Interpol a annoncé que celle-ci s'éloignait.

"Plus nous avons d'informations, plus nous sommes portés à conclure qu'il ne s'agit pas d'un incident terroriste", a déclaré Ronald K. Noble, secrétaire général d'Interpol, lors d'une conférence de presse au siège d'Interpol à Lyon.

Selon ce dernier, il est question d'immigration clandestine "et non pas d'une affaire de terrorisme". "Nous avons de plus en plus de certitude que ces individus ne sont pas des terroristes", a-t-il ajouté en référence aux deux passagers ayant embarqué avec des passeports autrichien et italien, volés en Thaïlande.

L'avis de la CIA. Mais pour l'agence américaine de renseignement, cette piste ne peut être écartée. "Il y a beaucoup de spéculations en ce moment, des revendications qui n'ont pas du tout été confirmées ou corroborées", a affirmé le patron la CIA, John Brennan, devant le centre de réflexion "Council on Foreign Relations", à Washington.

Interrogé sur le fait de savoir s'il écartait la piste terroriste, il a répondu: "Non, je ne l'écarterais pas". "Nous étudions cela avec beaucoup d'attention", a-t-il ajouté. "Il s'agit encore clairement d'une énigme".

Par ailleurs, selon CNN, qui cite une source officielle de l'armée de l'air malaisienne, l'avion a été détecté pour la dernière fois près du minuscule îlot de Pulau Perak, situé dans le nord du détroit de Malacca. Si cette information devait se vérifier, cela signifierait que le Boeing se trouvait en réalité à plusieurs centaines de kilomètres de la trajectoire normale d'un vol Kuala Lampur - Pékin.

> La piste du trafic humain

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Identité dévoilée. Concernant l'identité des deux mystérieux passagers ayant déclenché une enquête pour terrorisme par les autorités malaisiennes, celle-ci a enfin été dévoilée.

Interpol a indiqué que les deux passagers seraient arrivés en Malaisie depuis le Qatar avec des passeports iraniens qui n'avaient pas été signalés volés, aux noms de Delavar Seyed Mohammad Reza, 29 ans, et Pouri Nour Mohammadi, 18 ans. Ils ont ensuite utilisé des passeports autrichien et italien volés pour embarquer sur le vol de Malaysia Airlines.

Pour Ronald Noble, il est de plus en plus certain que ces individus n'étaient "pas des terroristes", mais peut-être juste des clandestins.

Un passeur. De son côté, la police thaïlandaise a indiqué mardi qu'un présumé passeur iranien du nom de "Monsieur Ali" avait organisé l'achat des billets d'avion des deux passagers, au nom des passeports volés, par l'intermédiaire d'une agence de voyage de Pattaya, une station balnéaire du sud de la Thaïlande, connue pour son industrie du sexe.

Ali est soupçonné de faire partie d'un "réseau de trafiquants d'êtres humains" envoyant entre autres des ressortissants du Moyen-Orient "travailler dans des pays tiers, notamment en Europe", destination finale des deux passagers suspects après Pékin, a précisé le patron de la police dans le sud du royaume, le général Panya Maman.

> Enquête pour "homicides involontaires" ouverte à Paris

Une procédure quasi-automatique. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour homicides involontaires dans le cadre de la disparition du Boeing de Malaysia. Quatre Français figurant parmi les passagers de l'avion, le déclenchement d'une telle enquête est quasiment automatique.

Mélanie Godey et AFP