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Asie

"Avant Daesh, la vie était belle", des Irakiennes racontent leur calvaire

Alors que l’offensive sur Mossoul se poursuit, à quelques kilomètres de la ville, au camp de Debaga, des femmes ont raconté leur quotidien sous le joug de l’Etat islamique.

"La vie était belle avant Daesh", se souvient Zainab. A seulement 17 ans, elle a déjà le regard de ceux qui en ont trop vu. Enveloppée dans un voile bleu ciel, la jeune fille témoigne sur CNN et se rappelle l'inquiétude de sa famille quand les jihadistes de Daesh progressaient sur Mossoul avant de conquérir la ville en août 2014.

Elle a alors été mariée à la hâte par des parents terrifiés à l'idée de voir leur enfant subir le même sort que les yézidies ou les chrétiennes réduites en esclavage par les soldats de l'Etat islamique.

"Les femmes ont commencé à détester leurs vies"

D'autres femmes ont préféré témoigner de manière anonyme. Pour l'une d'elles, les jihadistes refusaient aux femmes leur droit de "vivre comme des êtres humains".

"En tant que femmes nous étions si effrayées… Les hommes de Daesh ne nous lassaient pas être seules ou bien quitter la maison. S’ils voyaient une femme sans gants, ils la punissaient, ils la fouettaient. Ils humiliaient les femmes, comme si elles étaient prisonnières, enfermées dans des cages. Nous n’avions pas de liberté. Nous étions étouffées. Les femmes ont commencé à se détester, à détester leur vie", poursuit une autre, le visage marqué par les souffrances.

Privations, faim, absence de liberté, mariages forcés, viols… autant d’épreuves que les femmes ont dû traverser et qui les ont brisées.

"Les femmes sont violées en face de leurs maris. Ils obligent les maris à regarder pendant qu’ils violent ou torturent leurs femmes. C’est quelque chose qu’ils font pour les briser psychologiquement", explique Dema Nadir de l’UNFPA (un organisme de l’ONU dont le rôle est de protéger les femmes et les filles à Mossoul). Elle s’occupe du camp de Debaga où se trouvent actuellement 30.000 réfugiés, dont 8.000 femmes.

Marie-Caroline Meijer avec CNN