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Asie

Aube: ils se battent pour ne pas être délocalisés en Chine

Les 51 salariés de Sodimédical se mobilisent depuis plusieurs mois devant les tribunaux. 12 audiences leur ont donné raison : la délocalisation en Chine de leur entreprise est illégale.

Les 51 salariés de Sodimédical se mobilisent depuis plusieurs mois devant les tribunaux. 12 audiences leur ont donné raison : la délocalisation en Chine de leur entreprise est illégale. - -

51 salariés de l'usine Sodimédical, dans le village de Plancy l'Abbaye (Aube), se battent contre la délocalisation de leur usine. Cette filiale d’un groupe Allemand spécialisée dans la confection de draps médicaux a été fermée le 27 avril 2010. Le problème c’est que le groupe fait de gros bénéfices.

Entre eux, ils s'appellent les irréductibles gaulois. Les 51 salariés de Sodimédical se mobilisent depuis plusieurs mois devant les tribunaux. 12 audiences leur ont donné raison : la délocalisation en Chine de leur entreprise est illégale. Pourtant le groupe Allemand (Lohmann et Rauscher) à qui appartient Sodimédical persiste. 

Bénéfices : plus de 160 millions par mois

Le groupe Allemand délocalise l’usine de Plancy l’Abbaye en Chine pour faire des économies. Sauf que la multinationale fait d'énormes bénéfices: plus de 160 millions d'euros par mois. Le groupe va même plus loin en refusant de payer depuis 4 mois les salaires des employés tant qu’ils n’auront pas retiré leur plainte. Aujourd'hui, les 51 salariés se déplacent à la cour d'appel de Reims. Ils espèrent obtenir la demande de versement immédiate de leurs salaires.

« J’ai un rappel pour l’eau, l’électricité… »

Martine est l'une de ces salariés. Elle a travaillé pour Sodimédical pendant 16 ans, 4 mois sans salaire : « financièrement c’est dur. On n’a pas d’argent. J’ai un rappel pour l’eau et l’électricité. On va même pas se promener car on ne peut pas mettre d’essence. C’est infernal »

« Mr Baroin, je pensais qu’il avait plus de pouvoir que ça »

Angélique Debruyne est membre du comité d'entreprise. Elle a tenté d'alerter les pouvoirs public: préfecture, conseil régional, mairies : « ils ont pas de pouvoir pour faire appliquer les décisions de justice. On a gardé notre chef d’entreprise pour réclamer nos salaires : ils ont quand même le pouvoir d’envoyer 40 hommes en gilet par balles, armure etc… pour venir chercher notre directeur par contre pour aller chercher nos salaires on n’a rien vu quoi. Dans le département on a Mr Baroin, pour un ministre, je pensais qu’il avait plus de pouvoir que ça ».

« Une jungle économique »

Nathalie Campagnolo est l'avocate des salariés. Elle plaide pour eux depuis au moins 12 audiences. Elle ne sait plus quoi faire pour les défendre : « Je n’ai jamais vu ça dans un dossier. On leur fait du chantage à l’alimentaire : "on vous paye vos salaires si en contrepartie vous renoncez à toutes les actions judicaire que vous avez mené contre nous." On ne va plus parler de mondialisation mais de jungle économique ».

La Rédaction avec Amandine Dubiez