BFMTV
Asie

Annan déplore la focalisation sur Moscou dans le dossier syrien

Dans une interview publiée samedi par Le Monde, Kofi Annan estime que penser que la Russie seule peut déterminer l'évolution de la crise en Syrie est une erreur et appelle les pays impliqués dans ce dossier à "trouver le moyen de travailler ensemble". /Ph

Dans une interview publiée samedi par Le Monde, Kofi Annan estime que penser que la Russie seule peut déterminer l'évolution de la crise en Syrie est une erreur et appelle les pays impliqués dans ce dossier à "trouver le moyen de travailler ensemble". /Ph - -

PARIS (Reuters) - Penser que la Russie seule peut déterminer l'évolution de la crise en Syrie est une erreur, estime l'émissaire Kofi Annan qui...

PARIS (Reuters) - Penser que la Russie seule peut déterminer l'évolution de la crise en Syrie est une erreur, estime l'émissaire Kofi Annan qui appelle, dans une interview publiée samedi par Le Monde, les pays impliqués dans ce dossier à "trouver le moyen de travailler ensemble".

"La Russie a de l'influence mais je ne suis pas certain que les événements seront déterminés par la Russie seule", déclare l'ancien secrétaire général de l'Onu.

"La focalisation unique sur la Russie irrite beaucoup les Russes", poursuit-il dans cette interview publiée au lendemain de la réunion à Paris du groupe des Amis du peuple syrien au cours de laquelle l'attitude de Moscou a été stigmatisée.

La secrétaire américaine d'Etat, Hillary Clinton, a notamment estimé que la Russie comme la Chine, qui ont paralysé par leur veto l'adoption d'une résolution au Conseil de sécurité, devraient "payer le prix" de leur soutien au régime de Bachar al Assad, s'attirant des réactions indignées de Moscou et Pékin.

"Ce qui me frappe, c'est qu'autant de commentaires sont faits sur la Russie (...) et que, surtout, peu de choses sont dites à propos des autres pays qui envoient des armes, de l'argent et pèsent sur la situation sur le terrain", relève Kofi Annan.

"Il est dans l'intérêt de la Russie comme des autres pays de trouver le moyen de travailler ensemble", souligne-t-il, sous peine de voir la Syrie "éclater en morceaux" et "éviter qu'elle crée une solution incontrôlable dans la région".

L'émissaire de l'Onu estime également que la recherche d'une solution à la crise syrienne doit intégrer l'Iran, dont les Occidentaux ont refusé qu'il soit associé à la réunion du Groupe d'action sur la Syrie réuni le week-end dernier à Genève sous l'impulsion d'Annan.

"L'Iran est un acteur. Il devrait faire partie de la solution. Il a de l'influence et nous ne pouvons pas l'ignorer", souligne-t-il.

Nommé en février envoyé spécial conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe, Kofi Annan, qui a présenté un plan de sortie de crise et négocié un cessez-le-feu qui n'a tenu que quelques heures, mi-avril, admet par ailleurs que sa mission est pour l'heure un échec.

"A l'évidence, nous n'avons pas réussi. Et peut-être n'y a-t-il aucune garantie que nous allons réussir. Mais avons-nous étudié des alternatives ? Avons-nous mis les autres options sur la table ?", interroge-t-il.

Henri-Pierre André pour le service français