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Asie

Air Asia: quatre parties de l'avion retrouvées au fond de la mer de Java

Le vol QZ8501 d'AirAsia a disparu dimanche des écrans radars après avoir décollé de l'île de Java

Le vol QZ8501 d'AirAsia a disparu dimanche des écrans radars après avoir décollé de l'île de Java - Juni Kriswanto - AFP

Samedi, les secours ont annoncé avoir retrouvé quatre parties de la carlingue. Autre information, le pilote de l'avion d'Air Asia qui s'est abîmé dimanche en mer n'avait pas l'autorisation d'emprunter le couloir de vol.

Que s'est-il passé dimanche dernier à bord du vol QZ8501, au dessus de la mer de Java? L'enquête pourrait avancer à grands pas avec la découverte ce samedi de quatre parties de l'avion, même si les recherches se poursuivent pour retrouver les victimes et les boîtes noires.

Au septième jour des opérations de grande ampleur entreprises par l'Indonésie avec l'aide d'autres pays parmi lesquels la France, il s'agit des découvertes les plus probantes, après que de nombreux débris de l'Airbus A320-200 (vol QZ8501) qui s'est abîmé en mer dimanche avec 162 personnes à son bord ont déjà été repêchés. Aucun nouveau corps n'a été retrouvé depuis vendredi en raison de vagues de quatre à cinq mètres de hauteur empêchant les plongeurs d'opérer, a expliqué le directeur de l'Agence nationale de recherches et de secours, Bambang Soelistyo Trente corps ont été repêchés jusqu'ici. Parmi les passagers se trouvait un Français, Rémi Plesel, le copilote.

"Jusqu'ici, avec nos bateaux ayant la capacité de détecter des objets sous l'eau, nous avons trouvé quatre grandes parties de l'avion que nous recherchons", a déclaré Bambang Soelistyo au cours d'une conférence de presse dans la soirée.

Un couloir de vol non autorisé

Deux de ces parties ont été découvertes samedi et les deux autres dans la nuit de vendredi à samedi, a précisé Bambang Soelistyo, tout en soulignant que de forts courants compliquaient les opérations. Il a refusé de dire de quels éléments de l'appareil il s'agissait, mais l'un de ceux-ci pourrait être un morceau de la queue de l'avion, d'après une infographie adressée à des journalistes. Des plongeurs ont été envoyés à l'endroit où ces parties de l'épave ont été découvertes, au large de l'île de Bornéo.

Des dizaines de bateaux et avions de différents pays participent aux recherches, rejoints samedi par deux navires japonais, un américain et un de Singapour. La Russie a dépêché plus de 70 professionnels, notamment 22 plongeurs, ainsi que deux avions, dont un amphibie. Le ministère indonésien des Transports a déclaré que l'avion d'AirAsia qui effectuait dimanche la liaison entre la ville indonésienne de Surabaya et Singapour avait emprunté un couloir de vol sans autorisation, et que la compagnie n'avait plus la permission de suivre cet itinéraire jusqu'à la fin de l'enquête sur la catastrophe.

Un audit des compagnies indonésiennes

"La compagnie a enfreint le permis de vol donné, le créneau horaire donné, et c'est un problème", a dit à l'AFP le directeur général du transport aérien, Djoko Murjatmodjo, ajoutant que toutes les compagnies aériennes indonésiennes feraient l'objet d'un contrôle. "A partir de lundi, nous allons procéder à un audit ou à un examen de toutes les compagnies aériennes en Indonésie, afin de vérifier s'il y a des infractions liées aux couloirs de vol, horaires et plans de vol, y compris pour tous les vols d'AirAsia Indonesia", a-t-il fait savoir.

L'avion du vol QZ8501 d'AirAsia avait rencontré de très mauvaises conditions météorologiques et demandé à prendre de l'altitude pour éviter un orage, mais n'avait pas reçu le feu vert immédiat du contrôle aérien en raison d'un trafic trop important sur ce couloir de vol très fréquenté. Il avait disparu des écrans radars peu après. Parmi les équipes de recherche, deux enquêteurs français du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) pour la sécurité de l'aviation civile sont notamment équipés d'hydrophones, en vue de localiser les balises acoustiques des deux enregistreurs de vol, cruciaux pour l'enquête.

Un centre de crise a été installé pour procéder à l'identification des corps.

A. G. avec AFP