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Arnaques aux faux billets pour les JO

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Le CIO et le Comité Olympique américain ont porté plainte contre 6 sites internet qu'ils accusent de vendre de faux billets pour les JO de Pékin. Explications.

Des milliers d'internautes se sont fait arnaquer en pensant acheter des billets pour les JO de Pékin. En Australie, en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis, au Japon, en Norvège, en Chine et en Grande-Bretagne, ils ont surfé, cliqué et acheté des billets non valables ou même inexistants. C'est ce qu'a révélé le Comité International Olympique (CIO), à quelques jours de l'ouverture des Jeux. Ce dernier, ainsi que le Comité olympique américain ont porté plainte vendredi 1er août devant un tribunal de Californie contre une demi-douzaine de sites Internet accusés de ventes frauduleuses.

Complaisance du CIO ?

Certaines personnes soupçonnent le CIO d'avoir fermé les yeux. « Ils sont au courant de l'existence de ces sites depuis des mois et des mois et n'ont rien fait », a déclaré un avocat américain, qui dit avoir perdu 12 000 dollars à cause de cette fraude.

Deux jours après la plainte du CIO, un des sites incriminés, BeijingTicketing.com, fonctionnait toujours et promettait même sur sa page d'accueil, à côté du logo officiel des JO, une « expérience inoubliable » aux acheteurs des précieux billets.

En Australie, où certains internautes auraient perdu plus de 45 000 dollars, le Comité olympique local, bien que désolé pour les victimes de l'escroquerie, a précisé qu'il n'était pas « en position d'intervenir, de dédommager ou de trouver d'autres tickets. Le pire, c'est que certaines personnes ne sont toujours pas au courant qu'elles ont acheté des billets non valables, a déclaré son président John Coates. Certains se sont entendus dire qu'ils pourraient retirer leurs tickets dans des guichets à Pékin. Je présume que des milliers de tickets non existants ont été vendus. »

A chaque évènement sportif, son scandale de billetterie

Olivier Carteret est le PDG d'Aristéia Sport Communication, une agence d'hospitalité et de billetterie pour 17 comités olympiques nationaux (dont la France) pour les JO de Pékin. Au micro de Jean-Jacques Bourdin, en direct de Chine, il est revenu sur cette affaire de faux billets : « A chaque gros événement sportif, il y a un scandale de billetterie : en 1998, lors de la Coupe du Monde de Foot, il y a avait eu une double billetterie, pour des japonais ; ça avait fait un scandale, et des gens ont fait de la prison pour ça. De nouveau pour les JO de Pékin, il y a des agences qui ont essayé de vendre des billets au marché noir. La difficulté c'est que les billets sont tellement demandés en Chine ; il n'y a donc pas beaucoup de billets en circulation, particulièrement à l'international - les Chinois ont gardé beaucoup de billets pour eux. C'est bien pour les Chinois et leurs athlètes, qui ne manqueront pas de soutien dans les stades. »

En Chine, une telle pression sur la billetterie

« C'est la première fois qu'il y a autant de pression sur la billetterie. Très peu de billets ont été vendus aux Comités Olympiques Nationaux. Moi, j'ai passé 3 ans à négocier avec le CIO pour essayer de les faire bouger là-dessus. Mais le BOCOG [NDLR : Beijing Organizing Committee of the 2008 Olympic Games, le comité organisateur des JO de Pékin] a tellement intégré les JO en disant "c'est nous, la Chine, et non plus le CIO, qui organisons les JO", que c'était très compliqué pour le CIO d'apporter des réponses. Petit à petit, on a réussi à récupérer des billets, mais le nombre de billets donnés aux agences internationales est tout de même très faible par rapport aux JO précédents.
C'est bien que tout le public chinois ait accès aux JO, à des prix pas chers pour les gens qui n'ont pas beaucoup de moyens. Je pense qu'ensuite, une grosse partie de la billetterie a été réservée aux organes politiques. »

La rédaction