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Arabie Saoudite: cinq condamnations à mort prononcées dans le procès de l'assassinat de Jamal Khashoggi

Les noms de Jamal Khasoggi et d'autres journalistes tués dans l'exercice de leurs fonctions gravés sur une stèle à Bayeux, le 10 octobre 2019

Les noms de Jamal Khasoggi et d'autres journalistes tués dans l'exercice de leurs fonctions gravés sur une stèle à Bayeux, le 10 octobre 2019 - Sameer Al-Doumy / AFP

Onze personnes étaient inculpées dans l'affaire du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, assassiné le 2 octobre 2018 au consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul.

Cinq Saoudiens "qui ont directement participé à l'assassinat" du journaliste Jamal Khashoggi ont été condamnés à mort, mais deux des principaux suspects ont été disculpés, a annoncé lundi le procureur général d'Arabie saoudite dans un communiqué.

Les deux principaux suspects disculpés

Aucune accusation n'a été retenue contre Saoud al-Qahtani, un proche conseiller du prince héritier Mohammed ben Salmane, a ajouté le procureur, indiquant que l'ancien numéro deux du renseignement, le général Ahmed al-Assiri, a été acquitté.

Le général Assiri était soupçonné d'avoir supervisé l'assassinat du chroniqueur du Washington Post au consulat du royaume à Istanbul en octobre 2018 et d'avoir été conseillé par Saoud al-Qahtani, confident du prince héritier Mohammed ben Salmane et conseiller royal. Saoud al-Qahtani a été interrogé mais n'a pas été inculpé "faute de preuves" et le général Assiri a été inculpé mais acquitté pour les mêmes raisons, selon le communiqué du procureur général.

Sur les 11 personnes inculpées dans cette affaire, cinq ont été condamnées à mort, trois à des peines de prison totalisant 24 ans, et les autres ont été acquittées. Selon le communiqué, le tribunal de Ryad chargé de l'affaire a tenu au total neuf audiences en présence de représentants de la communauté internationale ainsi que de proches de Jamal Khashoggi. "Nous avons conclu que le meurtre de Khashoggi n'a pas été prémédité", indique le communiqué.

Les condamnations à huis clos vivement critiquées

La CIA et une experte de l'ONU ont mis en cause dans l'assassinat le prince héritier saoudien, homme fort du pays, qui dément avoir ordonné l'assassinat du journaliste critique même s'il dit en porter la responsabilité en tant que dirigeant du royaume.

Pour Reporters Sans Frontières, "la justice a été bafouée" avec la condamnation à mort, à huis clos, de cinq Saoudiens.

Le procès n'a pas respecté "les principes internationalement reconnus de la justice" et cette condamnation pourrait être "un moyen de faire taire à jamais des témoins de l'assassinat", selon Christophe Deloire, secrétaire général de l'ONG.

J. G. avec AFP