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Aqmi met la France en garde contre une action militaire au Mali

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NOUAKCHOTT (Reuters) - Le nouveau chef d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a prévenu la France, samedi, que toute tentative visant à libérer les...

NOUAKCHOTT (Reuters) - Le nouveau chef d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a prévenu la France, samedi, que toute tentative visant à libérer les six otages français retenus au Sahel par le mouvement islamiste pourrait conduire à la mort de ces derniers.

La France, qui serait favorable à une intervention militaire au Mali, a reçu le soutien des Européens réunis vendredi à Bruxelles qui ont estimé que la crise malienne faisait peser une "menace directe" sur l'Europe.

C'était la première fois que les dirigeants de l'Union se prononçaient conjointement sur la crise née en mars dernier après un coup d'Etat militaire à Bamako et ayant conduit à la prise de contrôle du nord du pays par des rebelles touaregs puis des islamistes armés.

Yahya Abou Hamman, qui s'exprimait pour la première fois depuis sa nomination à la tête d'Aqmi, adressait son message indirectement à l'attention du président français François Hollande.

"Il (Hollande) a promis à son peuple qu'il allait libérer les otages sans négociations avec les djihadistes", déclare Hamman dans un entretien publié par l'agence mauritanienne de presse, Ani.

"Je veux adresser un message aux proches des otages que nous détenons. La décision de guerre que Hollande semble avoir prise signifie qu'il a signé leur exécution et qu'il doit être tenu responsable de ses décisions", poursuit le chef islamiste.

Six otages français sont actuellement détenus au Sahel par l'Aqmi. Deux géologues, Philippe Verdon et Serge Lazarevic, ont été enlevés dans la nuit du 24 novembre 2011 au Mali.

D'autre part, le groupe détiendrait également quatre collaborateurs du groupe nucléaire public français Areva et de son sous-traitant Satom, filiale de Vinci capturés au Niger le 16 septembre 2010.

Lors de cette opération, sept Français avaient été enlevés et trois ont depuis été libérés.

Pour Hamman, le président François Hollande poursuit la même politique que son prédécesseur Nicolas Sarkozy et cela pourrait conduire aux mêmes résultats pour les otages, a-t-il prévenu.

Le chef islamiste faisait référence à l'exécution de Michel Germaneau après une tentative manquée de sauvetage en juillet 2010.

L'Aqmi et ses alliés ont promis d'"ouvrir les portes de l'enfer" pour les citoyens français si Paris persistait dans la voie d'une éventuelle opération militaire.

Une réunion de responsables africains et de représentants d'organisations internationales, vendredi à Bamako, n'a pas permis de surmonter les divergences sur les moyens à mettre en oeuvre pour répondre à l'occupation du Nord-Mali par les islamistes.

Selon Hamman, la France et les puissances occidentales en affirmant vouloir protéger l'intégrité territoriale du Mali trahissent "une forme d'hypocrisie politique dont ces pays sont coutumiers".

Asma Alsharif; Pierre Sérisier pour le service français