BFMTV
International

Après la tuerie de Las Vegas, les ventes de "bump stocks" explosent aux Etats-Unis

L'hôtel Mandalay à Las Vegas

L'hôtel Mandalay à Las Vegas - Mark RALSTON / AFP

Après la tuerie de Las Vegas, les ventes de "bump stocks", un accessoire augmentant la cadence des armes à feu, montent en flèche. De nombreux américains craignent l'interdiction à la vente de cet outil pourtant acceptée sur le principe par la puissante NRA.

Un réflexe permanent. Aux États-Unis, les américains ont pris l'habitude de se ruer chez les vendeurs d'arme après chaque tuerie de masse. Après la tuerie de Las Vegas qui a fait 59 morts dans la nuit de dimanche à lundi, les ventes de "bump stocks", des accessoires qui permettent aux fusils semi-automatiques de tirer comme des armes automatiques, explosent, comme le rapporte CNN.

"C'est fou. Depuis cette histoire, on a 50 personnes par jour qui nous en demandent", assure le propriétaire d'une armurerie d'Austin au Texas, l'un des états américains les plus permissifs en matière de vente d'armes. Le tueur de Las Vegas avait équipé ses fusils de ce dispositif, augmentant leur cadence de tir. Douze "bump stocks" ont été retrouvés depuis son poste de tir, une chambre d'hôtel du Mandala Bay.

Crainte d'une interdiction

Cet achat de masse de "bump stocks" par les américains, est motivé par la crainte de les voir interdits. Depuis la tuerie, la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes à feu aux États-Unis, a assuré jeudi que les "bump stocks" devaient être sujets à des "régulations supplémentaires":

"La NRA pense que ces mécanismes qui permettent de transformer les armes semi-automatiques en armes automatiques, devraient être soumis à un contrôle renforcé", a assuré l'organisation dans un communiqué.

Le silence est presque total du côté des fabricants d'armes. Seul Slide Fire, une compagnie vendant des "bumps stocks", a assuré suspendre temporairement leur vente, comme le relève CNN.

"Nous parlerons de la législation sur les armes en temps voulu"

De son côté la Maison-Blanche a affirmé que Donald Trump était pour un ban des "bump stocks". Après la fusillade, le président des États-Unis, avait assuré que "l'auteur de la pire fusillade était un malade, un fou. Nous parlerons de la législation sur les armes en temps voulu". Peut-être a-t-il attendu la position de la NRA, l'un de ses généreux donateur lors de la campagne pour la présidence en 2016.

Selon The Trace, un média américain, Donald Trump aurait reçu 21 millions de dollars de la part du lobby des armes au cours de sa campagne présidentielle.

Près de 47% des américains vivent dans des foyers où se trouve une arme à feu. Dans 12 états des États-Unis, aucun permis n'est nécessaire pour acheter une arme. Comble du cynisme, la tuerie de Las Vegas a fait grimper les cours en bourse de deux vendeurs d'armes américains.

Guillaume Dussourt