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Après la Libye, la France doit-elle frapper la Syrie ?

Alors que plusieurs ONG réclament une intervention de la France en Syrie comme elle l'avait fait en Libye, Paris répond que le contexte est différent.

Alors que plusieurs ONG réclament une intervention de la France en Syrie comme elle l'avait fait en Libye, Paris répond que le contexte est différent. - -

Alors que le régime syrien a décidé de mater la révolte populaire dans le sang en envoyant ses troupes dans plusieurs villes insurgées, plusieurs voix s'élèvent en France pour réclamer une intervention militaire comme en Libye. En vain pour l'instant.

Bachar el-Assad a clairement amorcé un virage répressif, hier lundi. Le président Syrien a envoyé des milliers de soldats réprimer la contestation dans plusieurs villes du pays, dont Deraa, berceau de la révolte. Les chars y ont tiré à plusieurs reprises sur la foule, faisant au moins 25 morts selon des ONG. Depuis le début du soulèvement, le 15 mars, on estime à 390 le nombre de victimes dans toute la Syrie.
Plusieurs pays, dont la France, font circuler un projet de résolution à l'ONU prévoyant des sanctions contre le régime. Mais plusieurs voix demandent à Paris d'intervenir militairement, comme en Libye.

« La France ne peut plus s'engager dans ce genre d'affaires »

Pour le président de Human Rights Watch France, Jean-Marie Fardeau, une action de la communauté internationale « passe par des sanctions ciblées contre les principaux responsables du régime syrien. Il faut menacer Bachar el-Assad d'une pression telle qu'il devra changer d'attitude. Et effectivement, ça peut passer par la menace d'envoi de casques bleus qui pourrait être destiné à protéger la population ».
Mais selon le président UMP de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, Axel Poniatowski, il n'est pas question pour l'heure d'envisager une intervention militaire de la France. « On ne peut plus s'engager dans ce genre d'affaires. La France est déjà engagée en Afghanistan, en Côte d'Ivoire et à un degré important en Libye. La Syrie ne peut pas être son affaire, même si le régime a clairement franchi la ligne rouge ce week-end », estime-t-il.

La Rédaction, avec Nicolas Marsan