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Angela Merkel assume son refus de 2008 d'accueillir l'Ukraine dans l'Otan

Angela Merkel lors d'une réunion à la Chancellerie, le 24 novembre 2021 à Berlin

Angela Merkel lors d'une réunion à la Chancellerie, le 24 novembre 2021 à Berlin - Markus Schreiber © 2019 AFP

L'ancienne chancelière allemande répond à Volodymyr Zelensky, qui l'accuse d'avoir mené une politique "de concessions envers la Russie."

L'ex-chancelière Angela Merkel a défendu ce lundi son refus, en 2008, d'engager le processus d'admission de l'Ukraine au sein de l'Otan face aux critiques de l'actuel président Volodymyr Zelensky. Ce dernier a regretté la "peur absurde" manifestée par certains dirigeants à l'époque.

Dans un message vidéo dimanche soir, Volodymyr Zelensky avait critiqué le refus, en 2008, de l'Otan d'intégrer l'Ukraine à cause de la "peur absurde de certains responsables politiques à l'égard" de Moscou.

Ces derniers "pensaient qu'en rejetant l'Ukraine, ils pouvaient apaiser la Russie", a critiqué le président ukrainien.

L'ancienne responsable allemande, qui a quitté la politique fin 2021, affirme, dans une courte déclaration publiée par sa porte-parole, qu'elle "assume ses décisions du sommet de l'Otan de 2008 à Bucarest".

Une "politique de concessions envers la Russie"

Volodymyr Zelensky a également suggéré à Angela Merkel, aujourd'hui sans fonction officielle, ainsi qu'à l'ancien président français Nicolas Sarkozy, de se rendre à Boutcha, où de nombreux corps de civils ont été retrouvés dans les rues ou des fosses communes.

"J'invite les invite à visiter Boutcha et à voir à quoi la politique de concessions envers la Russie a abouti", a lancé Volodymyr Zelensky.

"Compte tenu des atrocités découvertes à Boutcha et dans d'autres endroits en Ukraine, tous les efforts du gouvernement et de la communauté internationale pour se tenir aux côtés de l'Ukraine et mettre fin à la barbarie et à la guerre de la Russie contre l'Ukraine bénéficient du plein soutien de l'ancienne chancelière", répond la porte-parole d'Angela Merkel dans son message.

La chancelière, restée à la tête de l'Allemagne durant 16 ans, ne s'est quasiment pas exprimée depuis le début du conflit.

Plusieurs critiques depuis son départ

Quelques mois après son départ du pouvoir, au sommet de sa popularité, elle se voit désormais reprocher d'avoir manqué de fermeté à l'endroit du président Vladimir Poutine et sa politique à l'égard de la Russie fait l'objet de sévères mises en cause, y compris dans son camp.

La dirigeante conservatrice, qui a gouverné plusieurs années avec les sociaux-démocrates au sein d'une grande coalition, est également critiquée pour avoir rendu l'Allemagne dépendante du gaz russe.

Par A.G avec AFP