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Amérique du Nord

Une start-up rachète un médicament contre le Sida et augmente son prix de 5.000%

Le Daraprim est passé de $13,50 la boîte à $750 après son rachat par une start-up.

Le Daraprim est passé de $13,50 la boîte à $750 après son rachat par une start-up. - Gatis Gribusts - Flickr

Une start-up américaine a racheté pendant l’été un médicament utilisé dans le traitement contre le Sida et augmenté son prix de plus de 5.000%. Le patron de l’entreprise, pris à partie sur internet, assume.

Le Daraprim, coûtait jusqu’à présent $13,50 la boîte aux Etats-Unis. Mais depuis son rachat par l’entreprise Turing Pharmaceuticals, le prix a bondi pour atteindre $750. Une augmentation révélée par le New York Times samedi.

Une catastrophe pour les patients qui ont besoin de ce médicament utilisé par les personnes qui souffrent d’un affaiblissement du système immunitaire, notamment les patients atteints du Sida ou de certains cancers. L’augmentation du prix pourrait contraindre les médecins à traiter leurs patients avec d’autres médicaments moins chers, mais peut-être moins efficaces. 

Hillary Clinton réagit sur Twitter

Sur les réseaux sociaux, les internautes se sont déchaînés contre cette augmentation. Le fondateur de la start-up, un ancien gestionnaire de fonds est la cible des critiques, accusé de profiter des malades pour se faire de l’argent. "Qui peut se permettre de payer 750$?", s'interroge un internaute, quand un autre considère que l'entrepreneur est tout simplement "quelqu'un de mauvais".

La candidate à la primaire républicaine, Hillary Clinton a elle aussi réagit, dénonçant les augmentations "scandaleuses" comme celles-ci sur le marché du médicament.

Pas de baisse du prix du Daraprim

Malgré le déferlement de réactions, Martin Shkreli, à la tête de Turing Pharmaceuticals, assume totalement. Interrogé par les médias américains, il explique qu’en rachetant ce médicament il avait prévu d’augmenter son prix. "C’est le prix juste pour ce médicament", assure-t-il.

Cette augmentation serait destinée, dit-il, à financer la recherche pour améliorer le médicament. "Nous sommes une petite entreprise, nous ne sommes pas encore une entreprise rentable. Nous essayons d’exister et je pense que vouloir faire des profits est tout à fait raisonnable", se défend-il. Il explique encore qu'il n'a pas l'intention de revenir sur le prix du médicament.

C. B