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Amérique du Nord

Une entreprise américaine prépare des voyages sous-marins pour aller explorer l'épave du Titanic

Une entreprise américaine va commercialiser d'ici cet été des expéditions sous-marines pour visiter l'épave du Titanic, le célèbre navire naufragé en avril 1912. Rongées par une bactérie, les entrailles du Titanic sont amenées à disparaître dans les années à venir.

L'entreprise américaine OceanGate prévoit ce commercialiser plusieurs voyages en sous-marin pour aller visiter l'épave du Titanic, le fameux paquebot coulé en 1912 après avoir percuté un iceberg dans l'océan Atlantique. Pour prendre part à l'expédition, prévue de juin à août 2019, il faudra néanmoins débourser pas moins de 92.000 euros par place.

Les scientifiques et les clients, qui pourront voyager au nombre de cinq y compris le pilote, feront une descente de 10 à 12 heures sous l'océan dans un petit sous-marin en titane et fibre de carbone (baptisé Titan) de manière à profiter d'une vue rapprochée du paquebot.

Une dernière chance de voir le paquebot ?

Stockton Rush, fondateur et PDG d'Ocean Gate, dit vouloir allier "tourisme sous-marin" et "recherches scientifiques". Pour lui, il s'agit d'une "enquête longitudinale pour collecter des images, des vidéos et des données sonar". En clair, les chercheurs veulent concevoir des outils de modélisation 3D sophistiqués pour analyser et préserver la mémoire du navire.

"L'avenir de notre planète réside dans l'océan", a affirmé Stockton Rush à nos confrères de Deustche Welle. "J'ai donc examiné la question d'un point de vue commercial. Qu'est-ce que les gens voudront faire qui ait une valeur? Il y a des épaves qui sont plus importantes et moins surveillées que le Titanic. Mais aucune d'elle n'est aussi proche en termes de sensibilités" explique le chef d'entreprise.

Les entrailles du Titanic, qui reposent à 3.800 mètres au fond de l'océan Atlantique, vivent leurs dernières années. "Allez voir le Titanic rapidement, tant que vous le pouvez!" conseille Jon Adams, directeur du centre d'archéologie maritime de l'Université de Southampton au Royaume-Uni, à DW.
Montage de deux documents datés de 1986 représentant un dessin du robot "Robin" construit par l'Ifremer (l'Institut français de Recherche pour l'Exploitation de la mer) et son utilisation sur l'épave du Titanic à 4000 mètres de fond.
Montage de deux documents datés de 1986 représentant un dessin du robot "Robin" construit par l'Ifremer (l'Institut français de Recherche pour l'Exploitation de la mer) et son utilisation sur l'épave du Titanic à 4000 mètres de fond. © AFP

Depuis 2016, on sait qu'une redoutable bactérie ronge les parties métalliques de la structure du navire. Des scientifiques canadiens prédisent que le célèbre paquebot, reposant à plus de 3.800 mètres dans l'Atlantique nord, se désintégrera entièrement dans les prochaines décennies, voire d'ici 14 ans selon les plus pessimistes.

Personne n'est descendu dans les profondeurs de l'océan pour voir le Titanic depuis neuf ans. Un premier voyage commercial organisé par cette même entreprise était déjà prévu au printemps 2018. Mais OceanGate avait été contrainte de suspendre ses voyages et de les reprogrammer à l'été 2019, "en raison des difficultés rencontrées lors des essais en eau profonde de son sous-marin aux Bahamas", selon Geekwire.

À l'époque, le cartographe et chasseur d'épaves français Bernard Sciboz avait confié à nos confrères du Parisien qu'il s'agissait pour lui d'"un pur prétexte commercial", car "il n'y a plus de mystère, il n'y a plus grand chose à découvrir."

Jeanne Bulant