Plus on lit Harry Potter, plus on déteste Donald Trump

Selon une étude de l’University of Pennsylvania, les fans de la série de J.K. Rowling sont moins susceptibles que les autres de soutenir le candidat républicain à la présidentielle américaine.

En décembre dernier, J.K. Rowling déclarait sur son compte Twitter que Donald Trump était "pire" que Voldemort. Une étude publiée le 20 juillet par l’University of Pennsylvania vient de confirmer cette déclaration. Les fans de la série Harry Potter seraient plus susceptibles de ne pas soutenir le candidat républicain à la présidentielle américaine, affirme la chercheuse Diana Mutz.

Le grand écart des valeurs

"Parce que les déclarations politiques de Donald Trump sont généralement à l'opposée des valeurs de la série Harry Potter, lire Harry Potter peut influencer la manière dont les Américains perçoivent Donald Trump", écrit la chercheuse. Pour démontrer cet "effet Harry Potter", elle s’est appuyée sur trois thèmes importants de la série: la tolérance et le respect des différences, le rejet de la violence et l’opposition à toute forme d’autoritarisme.

Une fine analyse du texte de Rowling a conduit l’universitaire à déterminer que les déclarations de Donald Trump ne sont finalement pas si éloignées des actions de Voldemort.

Diana Mutz cite plusieurs scènes des livres. Harry participe par exemple à la libération des elfes de maison et s’oppose tout au long de la série à la quête de pureté du sang des sorciers de Voldemort. Donald Trump, lui, défraie la chronique avec ses saillies xénophobes, homophobes et sexistes. En décembre dernier, il avait annoncé qu’il voulait interdire aux Musulmans d’entrer aux Etats-Unis.

1.142 Américains ont été interrogés

La chercheuse a interrogé pour son étude un échantillon représentatif de 1.142 Américains en 2014 et en 2016. Ceux-ci ont été invités à donner leur avis, sur une échelle de 0 à 100, sur des sujets aussi variés que Donald Trump, le "waterboarding" (pratique de torture de suffocation par l’eau), la peine de mort et les conditions de vie des Musulmans et des personnes LGBT.

L’étude a ainsi déterminé que pour chaque livre de Harry Potter lu, l'opinion du candidat républicain baisse de 2 à 3 points. "Cela peut paraître dérisoire", écrit Diana Mutz, "mais pour quelqu’un qui a lu les sept livres, l’impact peut aller jusqu’à réduire de 18 points sur 100 leur opinion sur Trump". On saura en novembre si la communauté des fans de Harry Potter est suffisamment nombreuse aux Etats-Unis pour contribuer à l'élection de la candidate démocrate. 

A noter qu'il existe un autre lien entre cette étude, Harry Potter et Donald Trump: c’est aussi à l’University of Pennsylvania que Tiffany Trump, la fille de sa deuxième épouse, a obtenu il y a quelques semaines son diplôme.

Jérôme Lachasse