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Amérique du Nord

Missile tiré par la Corée du Nord: le coup de sang de Donald Trump contre la Chine

Donald Trump le 28 juillet 2017 à New York

Donald Trump le 28 juillet 2017 à New York - Nicholas Kamm-AFP

Donald Trump tape du poing sur Twitter. Le président américain se dit "très déçu" par la Chine et ne tolère plus que l'État communiste "ne fasse rien" contre les tirs de missiles de la Corée du Nord.

Nouveau coup de colère de Donald Trump. Le président américain a prévenu samedi qu'il ne permettrait plus à la Chine de "ne rien faire" face à la Corée du Nord, après le tir d'un missile intercontinental réussi vendredi par Pyongyang, qui affirme pouvoir atteindre désormais le territoire américain.

"Je suis très déçu par la Chine"

Le leader nord-coréen Kim Jong-Un s'est targué que l'ensemble du territoire des États-Unis soit "à portée de tir (...) n'importe où, n'importe quand", après ce nouveau tir de missile balistique intercontinental, le deuxième en un mois, jugé par les experts capable de toucher la côte est, y compris New York.

"Je suis très déçu par la Chine. Nos stupides anciens dirigeants l'ont laissée engranger des milliards de dollars par an, pourtant ils ne font RIEN pour nous avec la Corée du Nord, hormis parler", a écrit Donald Trump sur son compte Twitter, habitué à ses déclarations tonitruantes. "Nous ne permettrons plus que cela continue. La Chine pourrait facilement résoudre ce problème!" a ajouté le locataire de la Maison Blanche.

La Chine, principale alliée de Pyongyang

L'ambition nord-coréenne de se munir de la puissance nucléaire pose un épineux problème à Donald Trump qui est en désaccord avec Pékin sur la manière de gérer le régime de Pyongyang. À plusieurs reprises, le président américain a pressé la Chine de contenir les ambitions de son récalcitrant voisin, mais Pékin lui rétorque que le dialogue est le seul moyen de faire influer les positions.

La Chine, principale alliée de Pyongyang, a certes condamné le tir en soulignant qu'elle "s'oppose aux violations par la Corée du Nord des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU". Mais le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a estimé pour sa part qu'"en tant que soutiens économiques du programme nucléaire balistique" de Pyongyang, Pékin, et également Moscou, portaient une "responsabilité spéciale" dans l'aggravation de cette menace.

Exercice militaire des États-Unis et de la Corée du Sud

En réaction, les États-Unis et la Corée du Sud ont mené un exercice militaire conjoint. Des bombardiers américains ont également participé aux opérations, qui ont duré un peu plus de 10 heures, aux côtés de chasseurs sud-coréens et japonais.

"Si nous y sommes amenés, nous sommes prêts à répondre avec une force rapide, létale et écrasante au moment et à l'endroit que nous déciderons", a déclaré dans un communiqué le Général Terrence O'Shaughnessy, commandant des forces aériennes armées américaines dans le Pacifique.

La menace de Donald Trump

Donald Trump avait déjà affirmé que "les États-Unis prendront les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du territoire national américain et pour protéger nos alliés de la région", estimant que les essais nord-coréens constituaient une action "imprudente et dangereuse". Et avait menacé la Corée du Nord d'une riposte "sévère".

Le Pentagone se prépare depuis longtemps à l'éventualité d'un conflit avec Pyongyang, mais le langage tranchant utilisé marque une évolution. Auparavant, il s'agissait de critiquer les tirs, mais sans mentionner d'options militaires de représailles.

Jusqu'ici, la stratégie américaine - qu'il s'agisse de l'administration de Donald Trump ou de Barack Obama - n'a pas porté ses fruits: malgré un renforcement des sanctions internationales à l'ONU et des pressions sur la Chine, Pyongyang a poursuivi ses programmes militaires balistique et nucléaire. Le tir de vendredi survient après le premier test réussi le 4 juillet, jour de la fête d'indépendance des États-Unis, d'un missile intercontinental.

C.H.A. avec AFP