Les Etats-Unis pour une baisse des quotas de pêche du thon rouge

PARIS (Reuters) - Les Américains ont plaidé vendredi pour une réduction des quotas de pêche du thon rouge en 2011 lors de la réunion de 48 pays pêcheurs, qui s'est ouverte mercredi dernier.

La commission pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA) doit fixer d'ici au 27 novembre les quotas de pêche de thon rouge, dont les stocks ont chuté de 75% en un demi-siècle, pour l'année 2011.

Le comité scientifique de la CICTA estime qu'un maintien de l'actuel quota de 13.500 tonnes par an signifierait une probabilité de 60% d'arriver à une reconstitution à un niveau acceptable des stocks d'ici 2022.

Mais avec une réduction des captures à 6.000 tonnes, la reconstitution des stocks à un niveau durable pourrait être atteinte à la même date avec 97% de chances de réussite, estime-t-il.

Pour les scientifiques, le thon rouge semble sauvé de l'extinction.

Sur cette base, la France et la plupart des pays de l'Union européenne prônent un maintien du quota de 13.500 tonnes autorisé l'année dernière.

En revanche, les ONG, dont Greenpeace, le WWF et The Pew Environment group, estiment qu'on ne peut pas tabler sur de telles probabilités et veulent obtenir une réduction des quotas pour 2011.

Une position défendue par les Etats-Unis. "Lorsqu'il y a des incertitudes scientifiques, nous pensons qu'il est important d'appliquer le principe de précaution", a dit à Reuters Jane Lubchenco, qui mène les négociations pour Washington.

"Les Etats-Unis pensent qu'une réduction des quotas de pêche du thon rouge est appropriée des deux côtés de l'Atlantique", a-t-elle ajouté.

Fabio hazin, le président du CICTA, a également exhorté les membres de la commission à avoir à "l'approche de précaution."

Pour les mêmes raisons, la commissaire européenne chargée de la Pêche, Maria Damanaki, plaidait pour une réduction du nombre de prises avec un quota de 6.000 tonnes pour l'année 2011.

Mais mercredi, les ambassadeurs européens à Bruxelles, emmenés par la France, ont rejeté sa proposition et ont rédigé la leur, qui ne fait presque pas état de réductions.

Maria Damanaki a néanmoins indiqué qu'elle respecterait ses obligations en tant que négociateur au nom de l'UE et qu'elle défendrait une position avec laquelle elle n'était pas d'accord.

Le Japon, qui absorbe 80% des thons rouges pêchés dans la Méditerranée, a réclamé de son côté vendredi des contrôles plus sévères pour enrayer la pêche illégale et le marché noir.

"Nous avons soumis une proposition pour renforcer la gestion des pêcheries et les activités des fermes d'engraissement en Méditerranée en espérant fermement que d'autres membres la soutiendront", a dit Masanori Miyahara, chef de la délégation japonaise.

Leign Thomas et Gérard Bon