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Amérique du Nord

La saga des poignées de main de Donald Trump

Une poignée de main entre Donald Trump et Justin Trudeau à la Maison Blanche le 13 février 2017

Une poignée de main entre Donald Trump et Justin Trudeau à la Maison Blanche le 13 février 2017 - Mandel Ngan-AFP

Ils sont plusieurs à en avoir fait les frais, d'Angela Merkel à Shinzo Abe. Donald Trump a une technique et un style bien à lui pour serrer les mains. Revue d'empoignades.

Emmanuel Macron, Justin Trudeau, Angela Merkel ou encore Shinzo Abe, tous ces chefs d'État ou de gouvernement ont subi, à chaque fois dans un style différent, les poignées de main bien particulières du président américain, baptisées outre-Atlantique "pull and shake".

"Pas le seul mâle alpha"

Jeudi lors du sommet de l'Otan en Belgique, Emmanuel Macron a résisté mais a aussi fait les frais de ces échanges vigoureux avec Donald Trump. Si, comme le soulignent les médias américains, le président français a mené la danse lors de leur toute première empoignade à l'ambassade américaine à Bruxelles, le locataire de la Maison Blanche a cependant pris sa revanche lors de la seconde, pour la photo officielle avec tous les chefs d'État.

Lors de leur premier échange qui a duré six secondes, le locataire de l'Élysée a même retenu la main de son homologue américain, qui a tenté par deux fois sans succès de se libérer de l'emprise d'Emmanuel Macron, comme le montrent les images largement relayées sur les réseaux sociaux. Une poignée si intense que les mains sont devenues "blanches" et les mâchoires "serrées". Pour The Washington Post, le président français "a signalé par sa ferme poigne à son homologue américain qu'il n'était pas le seul mâle alpha dans la pièce". 

Dans l'après-midi, les deux présidents se sont à nouveau retrouvés à l'occasion du sommet de l'Otan. Donald Trump a, semble-t-il, eu à cœur de ne pas en rester là. Lors de leur seconde poignée de main, le locataire de l'Élysée a moins maîtrisé la situation. Le président américain s'est, cette fois, agrippé au Français en lui tirant ostensiblement le bras.

Ce n'est pas la première fois que le président américain agit de la sorte. La veille, c'est à Charles Michel, le Premier ministre belge, qu'il a fait le coup.

La grimace de Shinzo Abe

Il avait même fait pire avec le Premier ministre japonais. La main de Shinzo Abe, en visite à la Maison Blanche en février dernier, avait été prisonnière de celle de Donald Trump durant vingt longues secondes. Le Japonais s'était lui aussi vu tirer le bras vigoureusement, impuissant à se libérer de cette emprise.

Pareil pour Mike Pence, son colistier durant la campagne devenu son vice-président, qui en avait même presque perdu l'équilibre.

Et pas mieux pour Neil Gorsuch, juge à la Cour suprême, dont la poignée avec Donald Trump en février dernier avait été particulièrement étrange, longue, appuyée avec des petites tapes sur le dos de la main.

Peut-être encore plus embarrassant: l'absence de poignée de main. Angela Merkel était en mars dernier en visite à la Maison Blanche. Alors que la chancelière allemande lui proposait qu'ils se serrent tous deux la main sous l'insistance des photographes qui souhaitaient immortaliser l'instant, Donald Trump a préféré ne pas répondre.

Autre cas de figure tout autant déconcertant: il y a quelques jours lors d'une visite en Israël, Donald Trump a tout simplement oublié de serrer la main, pourtant bien tendue devant lui, du Premier ministre Benyamin Netanyahou. L'erreur lui ayant été signalée, il avait ensuite fait demi-tour et réparé la bévue.

Face à ces situations gênantes, certains ont opté pour une autre stratégie, comme Justin Trudeau. Le Premier ministre canadien a pris les devants afin de ne pas se voir le bras arraché par Donald Trump, en février dernier à la Maison Blanche.

Enfin, il y a aussi celui qui a "Trumpé" Trump. Emomalii Rahmon, le président du Tadjikistan, ne s'y est pas fait prendre. Et a pris le locataire de la Maison Blanche à son propre jeu.

Céline Hussonnois-Alaya