La France, cible n°2 d'Al Qaïda après les USA, selon Squarcini
Le directeur central du renseignement intérieur (DCRI), qui s'exprime également dans Libération vendredi, estime que les intérêts français qui sont pour l'instant "attaqués à l'extérieur" peuvent l'être "à l'intérieur".
"Mais la menace principale pour la France est Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Il y a une proximité géographique, une histoire coloniale passée, et il y a ces allées et venues et ces liens familiaux entre des gens en France et d'autres dans les pays du Maghreb et du Sahel", explique-t-il dans Le Monde daté du 7 mai.
AQMI, qui dispose selon lui de 150 à 400 hommes, a "un peu la haine". "Ça se confirme avec la tentative d'attentat contre notre ambassade à Nouakchott (Mauritanie): 1,7 tonne d'explosifs", relève le patron du renseignement intérieur.
"Depuis un moment, les communiqués de Ben Laden, (d'Ayman al) Zawahiri (le numéro deux d'Al Qaïda-NDLR) et d'AQMI nous ciblent de plus en plus. On le prend en compte. Les Américains sont la cible n° 1 et la France la cible n° 2 d'Al-Qaida", souligne-t-il.
"Avec la mort de Ben Laden, il y a un risque de surenchère. Nous sommes en Vigipirate rouge, ce qui est assez stabilisant et confortable, mais il convient de renforcer les mesures à l'étranger : les ambassades, les sites français, les escales d'Air France en Afrique, etc.", ajoute-t-il.
La France est-elle spécifiquement visée depuis la mort d'Oussama ben Laden? "Pas spécialement, non", répond Bernard Squarcini, "mais il faut prendre les devants".
Sophie Louet, édité par Yves Clarisse