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Amérique du Nord

L'ex-directeur de campagne de Trump a partagé des sondages avec un Russe

Paul Manafort.

Paul Manafort. - Elsa - Getty - AFP

L'ancien directeur de la campagne présidentielle de Donald Trump a partagé des sondages avec un Russe soupçonné d'être lié aux services de renseignement de Moscou avant l'élection de 2016.

L'ex-directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, avait partagé des sondages avec un Russe soupçonné d'être lié aux services de renseignement de Moscou avant la présidentielle de 2016, selon des documents judiciaires rendus publics mardi.

Sondages liés à la campagne

Le procureur spécial Robert Mueller, chargé notamment d'établir s'il y a eu collusion entre des responsables russes et l'équipe de campagne du milliardaire républicain, a reproché le 7 décembre à Paul Manafort d'avoir menti à la police fédérale (FBI) malgré son accord de coopération à l'enquête.

Le procureur l'a accusé d'avoir menti sur ses échanges avec l'un de ses anciens associés, le Russe Konstantin Kilimnik qui est soupçonné par les Etats-Unis d'être lié aux services de renseignement de son pays. 

Dans des documents transmis en défense de leur client, les avocats de Paul Manafort, 69 ans, ont assuré qu'il ne pouvait pas se rappeler de toutes les discussions tenues en 2016.

"Le même argument est valable pour l'allégation selon laquelle Paul Manafort a menti au sujet du partage avec Kontantin Kilimnik de sondages liés à la campagne présidentielle de 2016", ajoutent-ils dans un paragraphe noirci pour rester confidentiel, mais qu'un bug informatique rend visible.

Deux oligarques ukrainiens destinataires des sondages

D'après CNN qui cite une source proche du dossier, deux oligarques ukrainiens pro-russes étaient les destinataires de ces sondages. Ces deux hommes, Serhiy Liovotchkine et Rinat Akhmetov ont versé des millions de dollars à Paul Manafort pendant des années pour du travail de lobbying, selon ces sources.

Ces versements semblent s'être taris en 2015, mais Paul Manafort a écrit à son comptable en 2016 qu'il attendait 2,4 millions de dollars en paiement d'activités liées à l'Ukraine, selon des documents judiciaires.

Un porte-parole de Paul Manafort a démenti auprès de CNN que les sondages qu'il a communiqués aient été une contrepartie de l'argent qu'il s'attendait à recevoir, et a déclaré que la livraison de ces sondages correspondait à d'anciennes dettes qu'il avait contractées avant de travailler dans l'équipe de campagne de Donald Trump.

Liens multiples

Cette accusation, inconnue jusque-là, ajoute une touche au tableau esquissé depuis des mois par le procureur Mueller, qui a fait apparaître l'existence de liens multiples entre l'équipe de campagne de Donald Trump et la Russie.

Le président des Etats-Unis nie vigoureusement toute collusion et dénonce régulièrement une "chasse aux sorcières".

Dans le cadre de son enquête, Robert Mueller a débusqué plusieurs malversations - notamment bancaires et fiscales - commises avant 2016 par Paul Manafort qui, dans l'espoir d'une peine allégée, avait accepté de coopérer avec la justice. Mais le procureur l'accuse désormais de ne pas avoir joué le jeu, ce qui pourrait entraîner un verdict plus lourd. 

avec AFP